Benjamin Goldberg était l’un des trois enfants du journaliste Abraham Goldberg et de la sculpteur Anna Rozanska. Le nom de Boresjsza fut utilisé dans la famille pour échapper au service militaire dans l’armée tsariste. Après la séparation du couple en 1909, Benjamin et sa sœur furent élevés par leur père. Scolarisé dans une école juive, Benjamin adhéra en 1918 au groupe de scouts Hashomer Hatzair, puis, en 1924, au groupe de Scouts libres une association de gauche qui devint lors de son 3e congrès l’Association des pionniers dont Benjamin fut nommé secrétaire. Arrêté à l’issue du congrès, Goldberg avait été également chargé d’éditer l’organe de l’association Pionnier. C’est à cette même époque que son frère Jozef avait été arrêté à la frontière allemande avec une valise de journaux anarchistes communistes, ce qui lui valut 6 mois d’emprisonnement, et que Benjamin, d’abord sympathisant de la gauche radicale sioniste devenait aanrchiste communiste.
Après cette arrestation et pour le couper des influences anarchistes, son père décidait de l’envoyer en France. D’abord installé à Toulouse pour y étudier l’architecture, il y noua rapidement des contacts avec les anarchistes locaux et fit plusieurs voyages en Espagne où il aurait rencontré notamment Durruti. Puis il gagna Paris où il s’inscrivit comme étudiant à la Sorbonne et, sous le nom de Maxime Ranko, milita dès 1925 au Groupe anarchiste polonais de Paris et participa aux activités du Comité international de défense anarchiste (CIDA) dont le secrétaire était Séverin Férandel. Á partir de mars 1925 il fut l’éditeur du journal Najmita (LMercenaire) qui était ensuite introduit clandestinement en Pologne et collabora sans doute également au journal Walka (La Lutte). Il collaborait aussi à Dielo Truda (Paris, 1925-1930) l’organe du groupe anarchiste russe et polonais de Paris édité par N. Makhno et P. Archinov ainsi qu’au Libertaire.
Á partir de l’automne 1926 il eut pour compagne la jeune militante polonaise Aniela Wolberg qui venait d’arriver en France.
Maxime Ranko participa à la rédaction de la plateforme organisationelle des anarchistes russes dite Plate forme d’Archinov et aux diverses discutions et et affrontements qui s’en suivirent. Il fut l’un des délégués — avec notamment Makhno, Isaak Gurfinkiel Jean Walecki, Archinov, Bifolchi, Wu Zhiyang Chen (et Woo Yang Hao), Fabbri, etc. — au congrès international tenu le 20 mars 1927 dans un cinéma de l’Hay-les-Roses et où il fut l’un des pricipaux partisans de la Plateforme et de la création d’un bureau international. Comme l’ensemble des participants à ce congrès, interrompu par une descente de police, il fut arrêté.
Cette même année 1927, Ranko regagna la Pologne où il fut envoyé au service militaire et où, en 1929, il adhéra au Parti communiste. Lors du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, il gagna l’URSS dont il allait devenir un fidèle défenseur et où, en 1942-43 il fut volontaire dans l’Armée rouge puis fut chargé à Moscou de l’organisation de l’Union des patriotes polonais, une organisation destinée à préparer la prise du pouvoir par les communistes en Pologne. Il y défendit toujours la thèse stalinienne du massacre des officiers polonais à Katyn par les nazis (en fait liquidés par les russes) et fut l’un des des architectes après guerre du contrôle et de la censure de la culture polonaise par l’Union soviétique. Toutefois son attitude favorable aux intellectuels polonais enrtraîna de sévères critiques de la part de l’aile la plus dure des Staliniens quo me trouvainet trop indépendant.
Suite à un mystérieux accident de voiture en 1949 où il fut grièvement blessé et d’un cancer de l’estomac, il cessa toute intervention publique et décéda en 1952. Benjamin Goldberg Ranko a été enterré à Varsovie.