Militant anarchiste et syndicaliste révolutionnaire, Louis Quemerais avait adhéré en 1921 au Parti communiste où il entra rapidement en conflit avec les responsables du parti. Il allait être avec les libertaires Henri Boivin et Texier à l’origine du Comité Syndicaliste Révolutionnaire (CSR) et en janvier 1922 de l’union locale de la CGTU de Rennes où de 1922 à 1924 tous trois seront les animateurs de la tendance libertaire. Il fut avec Pierre Gouzien et René Martin l’un des délégués libertaires au congrès de fondation de l’Union régionale unitaire (URU) le 27 mai 1923 et de son organe mensuel Le Syndicaliste de l’Ouest auquel Quemerais collabora en y défendant les thèses de l’action directe. Il fut nommé secrétaire de l’URU avec Boivin comme trésorier.

Les 12-17 novembre 1923, il fut avec René Martin le délégué de Rennes au Congrès de la CGTU à Bourges qui vit le triomphe des thèses communistes. Réélu secrétaire de l’UL de Rennes et de l’Union régionale, il avait été élu le 24 janvier 1924 au Comité national de la Fédération des travailleurs du bâtiment et travaux publics. Le 17 février il rencontra une délégation de la Fédération du bâtiment CGT menée par Chéreau le secrétaire de l’UL et de l’UD, sur la question de l’unité fédérale sur les bases de la Charte d’Amiens. Le mois suivant il soutenait la décision du syndicat de l’ameublement de Rennes de passer à l’autonomie. Accusé par le PC de vouloir entraîner l’UL-CGTU vers l’autonomie et de passer des accords avec la CGT, Quemenais fut menacé de mort le 6 avril 1924 par le secrétaire des Commissions syndicales, organisme mis en place par le PC et obligeant tout syndiqué membre du parti à appliquer la ligne du parti. Après la mise en minorité de la tendance anarchiste lors du 2e congrès régional tenu à Saint-Brieuc les 15-16 août, il était remplacé au secrétariat de l’union régionale unitaire (URA) par le communiste Charles Tillon. La majorité des anarchistes démissionnaient alors de l’URU et participaient à la fondation d’une UL autonome. Quemerais fut nommé secrétaire du syndicat autonome du bâtiment, poste qu’il occupa jusqu’en 1926 où il fut remplacé par Buisson.

Louis Quémerais est décédé à Rennes le 17 janvier 1958.