Dictionnaire international des militants anarchistes
Slogan du site

Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

PINOY, Pierre, Marie, Claudius

Né le 23 mars 1863 à Lyon (Rhône) — ouvrier serrurier — Lyon (Rhône)
Article mis en ligne le 17 janvier 2009
dernière modification le 8 août 2024

par R.D.

Le 3 juillet 1880, Pierre Pinoy, qui travaillait très irrégulièrement, avait été condamné par le tribunal correctionnel de Lyon à quinze jours de prison pour mendicité. Il fut arrêté à de nombreuses reprises pour ivresse et tapage nocturne. Membre de la Fédération révolutionnaire de la région de l’Est qui, en 1881, groupait la plupart des anarchistes de la région, il fut arrêté à Lyon, le 28 octobre 1882, à la suite des violentes manifestations des mineurs de Montceau-les-Mines, d’août 1882, et des attentats à la bombe perpétrés à Lyon en octobre 1882.

Le 22 octobre 1882, avec Gleizal, il avait été soupçonné d’avoir été l’auteur d’un jet de tabouret qui avait atteint le commissaire présent à la réunion publique “les exploits de la police” tenue à la salle de l’Alcazar et présidée par le compagnon Renaud. Le 28 octobre il fut arrêté avec Gleizal et Hugonnard et inculpé comme ses camarades pour « participation à un complot pour but d’exciter à la guerre civile ».

Il fut impliqué dans le procès dit Procès des 66 (voir Toussaint Bordat), qui s’ouvrit à Lyon devant le tribunal correctionnel, le 8 janvier 1883 et où les prévenus avaient été classés en deux catégories : La première comptait les 28 prévenus suivants : Chavrier, Coindre, Damians, Louis et François Dejoux, Desgranges, Didelin, Dupoisat ou Dupoizat, Fabre, Fages ou Farges, Régis Faure, Gaudenzi, Genet, Genoud, Giraudon ou Girodon, Gleizal ou Garnier-Gleizal, Hugonard ou Hugonnard, Huser, Landau ou Landeau, Mathon, Michaud, Morel, Pautet ou Pautel, Peillon, Péjot, Hyacinthe et Joseph Trenta, Tressaud.

Cette catégorie était accusée « d’avoir, depuis moins de trois ans, à Lyon ou sur toute autre partie du territoire français, été affiliée ou fait acte d’affiliation à une association internationale ayant pour but de provoquer à la suspension du travail, à l’abolition du droit de propriété, de la famille, de la patrie, de la religion et d’avoir ainsi commis un attentat contre la paix publique ».

Les 38 prévenus de la seconde catégorie étaient : Baguet Bayet, Bardoux ou Bardou, Berlioz-Arthaud, Joseph Bernard, Blonde, Bonnet, Bonthoux, Toussaint Bordat, Boriasse, Bourdon, Bruyère, Champalle ou Champal, Chazy, Cottaz, Courtois, Crestin, Cyvoct, Dard, Ebersold, Étienne Faure Cou-Tordu, Garraud Valadier, Émile Gauthier ou Gautier, Joly, Kropotkine, Liégeon, Pierre Martin, Maurin, Pinoy, Renaud, Ribeyre, Jean Ricard, Sala, Sanlaville, Sourisseau ou Sourrisseau, Thomas, Viallet, Voisin, Zuida.

À la seconde catégorie était imputé « d’avoir, dans les mêmes circonstances de temps et de lieu, accepté des fonctions de cette association ou d’avoir sciemment concouru à son développement, soit en recevant ou en provoquant à son profit des souscriptions, soit en lui procurant des adhésions collectives ou individuelles, soit enfin en propageant ses doctrines, ses statuts ou ses circulaires » (d’après La Gazette des Tribunaux, 10 janvier 1883).

Pinoy fut rangé dans la deuxième catégorie des prévenus. Au cours de son interrogatoire, il reconnut avoir déclaré, au cours d’une réunion publique tenue salle de la Perle, à Lyon, que, parmi le jury qui avait condamné, le 16 août 1882, les anarchistes Crestin et Bonthoux à deux ans de prison, figuraient deux voleurs. Il reconnut aussi avoir insulté et menacé des journalistes au cours d’une réunion, tenue salle de l’Élysée à Lyon, et qui avait pour ordre du jour : les troubles de Montceau-les-Mines. Il fut condamné, le 19 janvier 1883, à quinze mois de prison, 200 f d’amende et cinq ans d’interdiction des droits civils. Cette peine fut réduite par arrêt de la cour d’appel de Lyon, le 13 mars 1883, à huit mois de prison, 50 f d’amende et cinq ans d’interdiction des droits. Pierre Pinoy fut libéré le 19 septembre 1883. Toutefois, faute d’avoir payé l’amende il fut l’objet d’une contrainte par corps et recherché. A l’été 1884, alors qu’un agent avait voulu l’arrêter, il avait résisté et frappé au visage l’agent, ce qui lui valut d’être condamné par la tribunal correctionnel de Lyon à un an et un jour de prison.

Il s’agit sans doute du Pinoy qui, début 1884, participait à Paris aux réunions du groupe anarchiste du Panthéon qui venait d’être réorganisé par Denechère.


Dans la même rubrique

PINTABONA Filippo

le 29 novembre 2024
par R.D.

PIERLAY, Louis, Victor

le 29 novembre 2024
par R.D. ,
Dominique Petit

PINAULT, Louis

le 30 octobre 2024
par R.D.

PILON, Abel, Gustave

le 11 octobre 2024
par R.D.

PINTADO Luis

le 27 juillet 2024
par R.D.