Alfred Peyramaure adhéra très jeune aux idées anarchistes. Résidant 19 rue de Nantes à La Roche-sur-Yon (Vendée) où il était arrivé en juillet 1908, avait été embauché à l’imprimerie Servant-Mahaud et avait fondé un Grioupe d’études sociales, il entretenait dès cette année une importante correspondance avec des groupes anarchistes de Paris, Bruxelles et San Francisco où il était notamment en relations avec Pierre Rebelière (ou Rebière ?) le correspondant du Groupe international de Paris en Californie. Il recevait alors de nombreux journaux dont Les Temps nouveaux, La Guerre sociale, L’Anarchie, Le combat Social et Le Libertaire. Suite à une visite domiciliaire de sa chambre — louée 1, 75F. par jour, plus la nourriture — le commissaire de police écrivait dans son rapport : « Peyramaure a orné cette chambre de deux drapeaux rouges qu’il a placés au-dessus de la porte d’entrée. Sur les murs j’ai remarqué des photographies de Émile Pouget, de Jean Grave ainsi que de nombreuses inscriptions anarchistes… Sur la table j’ai apperçu quelques brochures anarchistes, entre autres : Patrie, guerre et caserne de Ch. Albert ; A mon frère le paysan de E. Malatesta ; La morale anarchiste de P. Kropoctine [sic] ; Au café de E. Malatesta ; Un fléau d’E. Girault ; La grève générale du même ; L’Amour libre de Madeleine Vernet, etc.Des journaux. Une lettre de San Francisco de Pierre Rébelière (8 pages) citant une manifestation anarchiste en août dans la ville, encadrée par la police…”. Le commissaire ajoutait que Peyramaure était un « jeune homme de bonne instruction primaire » et qu’il prenait « La parole avec aisance » et était « écouté dans les réunions syndicales ».
En octobre 1908 il fut soupçonné par la police d’avoir été l’auteur de l’envoi du journal Le Combat social à plusieurs conscrits.
En mars 1909 il fut renvoyé de l’imprimerie où il travaillait et déclara alors retourner chez sa mère à Brive. En août il résidait à Chamallières (Puy-de-Dôme) et travaillait à l’imprimerie du Journal du centre à Clermont-Ferrand. Il fut incorporé le 6 octobre 1910 au 6e Régiment d’artillerie de Valence (Drôme).
Il fut ensuite l’animateur du groupe libertaire de Brive et l’initiateur d’une fédération révolutionnaire du Centre. Il était le directeur de l’Imprimerie communiste du Centre créée à Brive, qui imprima le journal L’Insurgé (Limoges, au moins 63 numéros du 20 mars 1910 au 29 mai 1911) dont il fut lui-même correspondant et dont le gérant était Petitcoulaud. L’Insurgé était l’organe de la fédération révolutionnaire du centre. L’imprimerie briviste tira aussi Le Réveil typographique (Paris, 1909-juin 1914), organe mensuel d’action syndicaliste révolutionnaire de l’industrie du Livre, dont la rédaction était, 119, boulevard de la Villette, à Paris, et dont l’administration fut confiée en 1910 à Alfred Peyramaure. Le dimanche 9 octobre 1910, L’Insurgé annonça : « Par suite du départ à la caserne d’Alfred Peyramaure, la correspondance doit être adressée à Adrien Boudet. »
Inscrit au carnet B depuis 1910, Peyramaure, qui était domicilié à Paris au 42 rue Berthe (XVIIIe arr.), fut mobilisé en 1914 et affecté à la 23e section des commis et ouvriers d’administration (COA). En 1918 Alfred Peyramaure abandonna les idées libertaires et adhéra au Parti socialiste dont il sera Conseiller municipal à Brive de 1925 à 1940 (voir sa notice complète dans le Maitron).
Alfred Peyramaure est mort à Brive le 23 octobre 1963.