Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

OBOEUF, Yves

Né le 23 avril 1940 à Saint-Germain-en-Laye (Yvelines) — mort le 27 avril 2011 — Psychologue — FA — CNTF — Paris —
Article mis en ligne le 27 octobre 2008
dernière modification le 1er novembre 2024

par R.D.
Yves Oboeuf

Né le 23 avril 1940 à Saint-Germain-en-Laye (Yvelines), Yves Oboeuf s’était intéressé dès le lycée et au mouvement anarchiste et aux nihilistes russes avant de découvrir aussi le syndicalisme révolutionnaire et gestionnaire (Pelloutier). Militant de la Fédération anarchiste (FA) en 1963 il participait à la campagne de tracts pour dénoncer la rencontre De Gaulle-Franco, puis rejoignait à la 2e Union régionale (Paris) de la CNTF, organisation devenue à l’époque très minoritaire et où il y rencontrait et militait avec, entre autres, Étienne Roda Gil, Jean-François Brochard et Roger Veinante.

Cete même année 1963, lors du procès Delgado-Granado en Espagne, il fut l’un des principaux organisateurs de la manifestation non déclarée contre le franquisme, rue Mouffetard à Paris, au cours de laquelle Joseph Soriano, secrétaire de la CNTF, fut arrêté et retenu jusqu’au soir par la police.

En 1967 il fonda sur son lieu de travail à Paris (Centre de Sécurité Sociale des Travailleurs Migrants) une éphémère section syndicale CNTF, après avoir exigé l’élection de représentants du personnel comme le prévoyait la législation. Après l’échec de ce qu’il interprétait comme « La vague insurrectionnelle de 68 », il démissionna de son travail après que la direction lui ait fait comprendre qu’il n’y connaîtrait plus aucun avenir.
Il quitta aussi bientôt la CNTF à la suite de dissenssions plus ou moins personnelles et appartint pendant quelque temps à un groupe FA de la banlieue sud qui finira par s’auto-dissoudre.

Entré à l’Éducation Nationale et ayant repris parallèlement des études en fac, il obtint un DESS de psychopathologie. De 1978 à 1999 il exerça comme psychologue dans différents groupes scolaires de la région parisienne — La Courneuve, Villeneuve-la-Garenne puis Genevilliers où il finit par se fixer —) où il s’efforça « aidé par certains enseignants et les structures médico-psychologiques, de lutter contre la ségrégation des enfants en grande difficulté et pour l’intégration des enfants handicapés”.

Yves Oboeuf, qui avait été membre du groupe Spartakus et des Jeunesses Syndicalistes Révolutionnaires (JSR) avait été le gérant du Combat syndicaliste de 1965 à 1969 : « A l’époque où j’ai accepté de prendre la gérance… la CNTF (2e union régionale) était très minotitaire. Les réunions rue de la Tour d’Auvergne ne comptaient jamais plus qu’une vingtaine de militants. Les articles arrivaient au compte-gouttes au journal, souvent peu en rapport avec l’actualité. L’implantation et l’action syndicale étaient quasiment inexistantes. Dans ces conditions l’activisme limité se concentrait sur la propagande anarchiste et l’anti-franquisme ». Il collaborait à la même époque au Monde Libertaire et fut l’un des initiateurs du bulletin ronéoté mensuel Action Directe » (Paris, au moins 6 numéros de novembre 1968 à juin 1969), organe des Jeunesses syndicalistes révolutionnaires (JSR) de la 2e union régionale de la CNTF.

Le 27 avril 2011 Yves Oboeuf, qui était le père d’une fille unique, mettait fin à ses jours dans sa maison du Morvan qu’il « affectionnait pour s’y retrouver loin de ses soucis de santé et ses difficultés affectives de vivre dans notre monde actuel ».


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