C’est encore adolescent que Juan Navarro Jordan avait émigré en Catalogne où il avait adhéré au syndicat CNT du textile de Badalone (Barcelone). Pendant la dictature de Primo de Rivera, il dut s’exiler en France où il milita à la CGTSR tout en maintenant les contacts avec lres noyaux confédérés en France. Il y fut également le correspondant et distributeur en France des brochures publiées par la famille Urales.

Lors du déclenchement de la guerre civile en juillet 1936, il repartit en Espagne pour y participer à la lutte contre le fascisme.

Exilé en France lors de la Retirada, il fut interné dans divers camps avant de trouver un emploi d’ouvrier agricole près de Pont de l’Hers. Pendant l’occupation il y acceuillit de nombreux compagnons recherchés et participa à la reconstruction clandestine de la CNT. Délégué au plenum de Muret en 1944, c’est lui qui procura au premier Comité national du MLE-CNT en exil le matériel nécessaire — une machine à écrire et un multicopieur donné par la Croix rouge — à la publication des bulletins Impulso (Toulouse, 1945) dirigé par Felipe Alaiz et Ildefonso Gonzalez et Reafirmacion acrata (1944 ?) organe du Comité national de réorganisation des Jeunesses libertaires.

Après la guerre sa maison aurait servi ensuite de point de passage aux membres des groupes d’action s’infiltrant en Espagne. Juan Navarro Jordan est décédé fin 1980 ou début 1981.