Fabian Moro Esteban, dont certaines sources indiquent à tort qu’il serait né à Burgos — aurait commencé à militer très jeune à Burgos. En 1931 il avait adhéré aux Jeunesses socialistes avant de passer rapidement à la Fédération Ibérique des Jeunesses Libertaires (FIJL). En 1934, suite à des activités antimilitaristes menées dans des casernes de Burgos, il était recherché et gagnait la Catalogne où il avait été pris en charge par le Comité Pro-presos de Santa Coloma de Gramenet. Il se serait ensuite réfugié à Palma avec Francisco Santamaria et J. Floristan.
Lors du déclenchement de la guerre civile il était à Balaguer et à Barcelone où il était secrétaire à la presse et propagande et responsable d’un périodique libertaire. En septembre 1936 il fut le délégué d’Hospitalet de Llobregat lors d’une réunion extraordinaire tenue par la CNT de Barcelone. Il était alors militant des Jeunesses Libertaires du quartier de Santa Eulalia et membre de l’Athénée Luz y Amor. Puis il fut milicien sur le front d’Aragon dans la 26e Division (ancienne Colonne Durruti) et rédacteur au journal Acracia (Lérida, 1936-1937).
Exilé en France lors de la Retirada de février 1939, il fut interné au camp d’Argelès pendant plus d’un an avant d’être envoyé dans une Compagnie de travailleurs étrangers à Blanot près de Mâcon pour travailler comme bûcheron et où il fut en contact avec la Résistance. Puis il fut envoyé à Brest, sans doute au titre du STO.
Revenu à Mâcon à la Libération, en 1948 il obtenait le statut de réfugié politique et s’installait à Paris. Admirateur du docteur Isaac Puente, il allait collaborer à toute la presse de l’exil (Umbral, Cenit, Combat syndicaliste, Solidaridad obrera et Suplemento literario (Paris), Tierra y Libertad(Mexico), etc) et donner de nombreuses conférences, en particulier sur le thème « Fédéralisme et centralisme en Espagne » (1972). Après la mort de Franco, et à partir de 1978, il séjourna 2 ou 3 mois chaque année à Barcelone où il appuya la reconstruction de la CNT en Espagne et en particulier la FL de Barcelone et collabora également à la revue Ideas puis Orto.
Tombé gravement malade en 1986, il commença à rédiger des mémoires restées inachevées suite à son décès survenu le 27 octobre 1987 à Saint-Mandé où il a été inhumé au cimetière Nord.
Œuvres : — Pablo, o el discurso del hombre libre (Paris, 1965) ; — Las Juventudes libertarias en España (Choisy, 1970) ; — Temas esenciales del anarquismo (Choisy, 1968).