Né dans une famille de tradition libertaire et aîné de quatre enfants, Pietro Montaresi avait commencé à fréquenter très jeune les militants anarchistes les plus actifs de Sarzana. Á l’âge de 15 ans il avait quitté l’école pour travailler comme apprenti mécanicien chez un ami de son père et sympathisant anarchiste. Lecteur assidu des brochures et journaux libertaires, il fit très vite de la propagande auprès de ses compagnons de travail. En avril 1925, pour échapper à la répression suivant ses activités antifascistes, il dut émigrer en France où il rejoignit son père Giovanni, réfugié à Marseille depuis 1923 et s’installa à La Seyne-sur-Mer (Var) où il continua son militantisme. Il travailla alors le plus souvent comme maçon ou peintre sur des chnatiers de la région (Nice, Toulon, La Ciotat, Marseille, etc.)
En 1928, après avoir été signalé par le Consulat italien, notamment pour sa participation aux manifestations en faveur de Sacco et Vanzetti, il était l’objet d’une mesure d’expulsion avec d’autres compagnons. Grâce à un laissez passer de 10 jours obtenu par S. Pertini qu’il avait rencontré dans une réunion antifasciste à Nice et futur Président de la République, il échappait à une arrestation par les gendarmes, et gagnait Toulon où il vécut quelque temps clandestinement avant de gagner la Belgique en 1929. C’est à Bruxelles qu’il rencontra Mariette Carlier, sa future compagne. Il participait à Bruxelles aux activités des groupes anarchistes italiens et dénonçait dans les colonnes du journal Il Riscatto les activités des agents consulaires et des fascistes résidant dans la capitale belge. Il était surtout lié au groupe qui éditait le journal Bandiera Nera, dirigé par Bifolchi et qui se réunissait au café Squazzi, place de Brouckère. Lors d’un voyage de Mussolini, il fut soupçonné d’avoir participé à une tentative d’attentat. En 1931 il participait aux activités et réunions du Comité en faveur des victimes politiques dont il était membre ainsi qu’au Comité international de défense anarchiste (CIDA) avec notamment V. Cantarelli, Lazarevitch et Mantovani. Il participa pendant toute cette époque à de très nombreux meetings et à des affrontements avec les militants communistes. En juillet 1933, il revenait en France pour y retrouver sa famille puis revenait en Belgique où en 1935 il était signalé par la police comme « anarchiste actif et fanatique » ami intime de Adelino Paini et de Vittorio Cantarelli.
Après le déclenchement de la guerre civile en Espagne, il partait le 4 août 1936 pour Barcelone où il s’enrôlait dans la Colonne Durruti et partait combattre à Huesca sur le front d’Aragon. Selon certaines sources il aurait quitté l’Espagne le 2 mai 1937 lors des affrontements avec les staliniens, mais en fait il ne fut démobilisé, contre sa volonté, qu’en décembre 1938 “pour rhumatismes”. Il regagnait alors la Belgique.
Lors de l’exode en mai 1940 il allait à Marseille chez sa mère au quartier de la Capelette. En juillet 1940 il était arrêté à Marseille et interné au camp du Vernet — où il retrouva notamment Ernestan, Lazarevitch et Léo Campion, A. Ludovici, T. Persici, Rambaldi, Gregori, L. Boddi et G. Zanazzi — dont il était extradé le 8 (ou le 19 ?) novembre 1941. Arrêté dès son arrivée en Italie et emprisonné à La Spezia, il était condamné le 26 février 1942 à 4 ans d’isolation et était transféré à Tremiti dont il sera libéré en août 1943. Puis il il travailla comme mécanicien pour un régiment blindé britannique (372 Tank transporter Coy.), puis, après avoir refusé d’aller à Monte Casino, s’engagea comme mécanicien au Bataillon juif de la 8e Armée britannique où il restera jusqu’à la fin de la guerre.
Début 1945 il gagnaur Breda en Hollabnde puis rentrait clandestinement en Belgique où il retrouvait sa compagne. Il adhérait alors au noyau de la CNT en exil où jusqu’en 1947 il en fut le trésorier. Il continuait de participer aux activités du mouvement libertaire belge et encore dans les années 1980 était membre de l’Alliance libertaire de Bruxelles. En 1977 iol avait participé aux Journées libertaires organisées à Barcelone par la CNT.
Pietro Montaresi, qui s’était séparé de sa compagne en 1967, prit sa retraite de chef-mettreur mécanicen en 1970.