Pendant la guerre civile et la révolution Maria Mestre Gibert avait participé aux collectivisations en Aragon. Lors des attaques staliniennes en 1937, alle avait pris part avec sa cousine Reresa Roges à la défense de la collectivité à laquelle elle appartenait. En 1938 elle avait épousé le militant libertaire Patricio Guijarro avec lequel sa vie allait désormais se confondre.
Exilée en France lors de la Retirada, elle fut envoyée en février 1939 avec sa fille et d’autres femmes dans un camp à Redon (Ille-et-Vilaine) où elle perdit sa fille. En février 1940 elle parvenait à rejoindre son compagnon, mais en juin, lors de l’armistice, était envoyée en train de marchandise au camp d’Argelès. Enceinte de huit mois, elle perdit l’enfant et resta aveugle plusieurs jours. Puis elle fut internée au camp de Rivesaltes jusqu’en mars 1942 où elle put enfin retrouver son compagnon. Tous deux travaillèrent alors dans le petit village de Castelnau jusqu’en 1943 où, le couple fut caché par le maire après que les Allemands aient convoqué P. Guijarro pour l’envoyer au service du travail obligatoire. A la libération le couple s’installa à Castelnau et milita à la FL-CNT de Mpntpellier. En janvier 1947 elle perdait une nouvelle petite fille née l’année précédente.
Opérée d’un cancer en septembre 1977, Maria Mestre décédait à Montpellier le 11 décembre 1979.