Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

MAILFAIT Paul, Jules

Né le 24 octobre 1871 à Charleville (Ardennes) — Ouvrier frappeur, chaudronnier puis ferronier — FCAR — Charleville (Ardennes) — Paris
Article mis en ligne le 4 juillet 2008
dernière modification le 14 août 2024

par R.D.

À l’âge de 17 ans, Paul Mailfait, frère cadet de Paulin, volait un porte-cigarettes aux Magasins Réunis de Charleville, ce qui lui valut une journée de prison le 1er mai 1889. Le 5 octobre 1890, avec son frère aîné Paulin, il agressait un client dans un café puis saccageait l’établissement ce qui valut à tous deux 6 jours de prison. Le 24 juin 1891, il fut à nouveau condamné pour coups à 2 mois de prison.

Paul Mailfait adhéra au groupe anarchiste Les Sans-patrie créé à Charleville le 18 octobre 1891 à l’initiative de Thomassin et dont faisaient entre autres partie les frères Baijot (?), Compas, Delattre, Devallée, Didelot, Liébot, Louvigny, Nivoux, Romary, Tisseron et les frères Van Praet. Comme une dizaine d’autres militants de Charleville et de Nouzon, Paul Mailfait avait été poursuivi le 22 février 1892 pour « association de malfaiteurs » avant de bénéficier, comme ses camarades, d’un non-lieu le 11 avril suivant.

Le 29 avril 1892, dans le cadre des nouvelles poursuites engagées pour « association de malfaiteurs », à l’encontre des Sans-patrie, trois arrestations furent opérées. Paul Mailfait, soupçonné d’avoir proféré des menaces criminelles, échappa de justesse à l’arrestation et se réfugia probablement en Belgique où se trouvait son frère, sous le coup, pour sa part, d’une inculpation pour « complicité de désertion ». Il fut finalement arrêté à Charleville le 6 mai 1892 et poursuivi pour « association de malfaiteurs » avec son frère Hubert, Nicolas Thomassin, Jules Mare et François Bouillard. Tous avaioent été remis en liberté les 12 et 14 mai et l’affaire se solda par un non-lieu le 23 juin 1892.

Le 21 novembre 1893, lui (ou son frère Paulin ?) avaient été l’objet d’une perquisition comme huit autres compagnons de Charleville.
Le 19 février 1894, comme plusieurs autres compagnons de Charleville, il avait été l’objet d’une nouvelle perquisition dans laquelle la police avait saisi un exemplaure de La Révolte.

Le 20 février 1901, il fut condamné à 8 jours de prison pour violence et rébellion à agent.

Lors des manifestations contre la vie chère en septembre 1911, Paul Mailfait provoqua un attroupement dans la Grand’rue de Charleville en criant : « Vive le 17e, il faut se rendre au casernement de ces vaches-là, et avec du pétrole les incendier. Il faut prendre la baïonnette des troupiers et la foutre dans le ventre des chevaux, ces vaches-là, il faut les crever tous ». Le tribunal le condamna le 13 novembre 1911 à 6 mois de prison.

IL figurait en 1912 sur une liste d’anarchistes des Ardennes où il était qualifié de « très dangereux ». Ouvruier frappeur à Charleville, il demeurait alors 72 rue Nationale avec son frère. A la veille de la guerre, il était membre du groupe de Charleville de la FCAR dont le secrétaire était Émile Legras.

En 1923, Paul Mailfait était installé à Paris et était père de 7 enfants. Il figurait toujours sur une liste d’anarchistes des Ardennes où il était qualifié de “très dangereux, moralité mauvaise, caractère violent, conduite mauvaise”.


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