Marie-Louise Massoubre était la sœur cadette du militant libertaire Paul Massoubre. C’est d’ailleurs ce dernier qui l’introduira au début des années 1920 dans les milieux libertaires qu’elle fréquentera toute sa vie.
Dès l’âge de 12 ans, elle avait fréquenté le groupe d’enfants du Nid rouge, où elle chantait et jouait des représentations théâtrales au profit de grèvistes, de la révolution russe ou des militants emprisonnés.
Elle fut d’abord la compagne de Maurice Fister, un collaborateur du Libertaire qui anima de nombreuses campagnes de propagande entre les deux guerres. Elle participa aux réunions des Causeries populaires, à toutes les campagnes publiques menées par le mouvement libertaire (notamment pour Sacco et Vanzetti, pour la libération du bagne de Paul Louis Vial, le droit d’asile), aux réunions et sorties à la campagne ainsi qu’à l’acceuil de persécutés en tous genres : « Chez nous on a toujours eu plein de monde qui passait aussi bien même chez mes parents qu’après ; plus tard quand je me suis mariée, c’était toujours plein de copains qui passaient. Mon frère il a nourri des paquets de gens sans travail ».
En 1925 elle fut chargée du service de bibliothèque du groupe Lyonnais : « j’étais bibliothécaire, mais y avait tant de prêts, y avait jamais moyen de les faire rentrer, les livres. Après j’ai dit : je dois manquer d’autorité, j’avais abandonné ». Elle fut alors remplacé par le compagnon Valpin dit Pinus qui assuma cette tâche jusqu’en 1939.
Au début des années 1930, elle accompagna à Paris son compagnon Maurice Fister lorsque ce dernier alla visiter Nestor Makhno hospitalisé.
A la fin des années 1930, elle se mit en ménage avec Antoine Marsella, qu’elle épousera en mai 1943 et dont elle aura un fils, prénommé Michel en hommage à Bakounine.
Pendant la guerre, le couple Marsella, qui avait une maison dans la campagne lyonnaise, y hébergea plusieurs compagnons et notamment des réfugiés italiens.
Marie-Louise Marseilla dite Zizette est décédée à l’hôpital de Villeurbanne fin mars 1988. Elle avait, à la fin de sa vie, activement participé à la création du Centre de documentation libertaire de Lyon. Elle fut le prototype même de ces compagnes de militants qui ont baigné toute leur vie dans l’anarchisme, avec enthousiasme et assentiment, menant des activités de “petite main” et parfois d’avantage, n’ayant pas laissé beaucoup de traces marquantes dans l’histoire officielle du mouvement, mais sans qui le mouvement n’aurait pas existé.