Émigré en France, Émile Louvigny avait adhéré le 3 mai 1890 au cercle socialiste L’Etincelle de Charleville. En 1892 il rejoignait le groupe anarchiste Les Sans Patrie qui à partir d’octobre 1893 se réunissait à son domicile. Il fut l’objet de plusieurs perquisitions les 21 novembre 1893, 1er janvier et 19 février 1894 où la police saisit à son domicile un exemplaire de La revue socialiste d’août 1892, « le petit catéchisme socialiste » et « le testament de l’anarchiste Triclet ». Le 21 novembre 1893, comme huit autres militants de Charleville, il avait été l’objet d’une perquisition sans résultat. Sur la liste des anarchistes des Ardennes en décembre 1893 il était noté comme « anarchiste à craindre ». Les 28 février et 2 mars 1894 il avait été l’objet de nouvelles perquisitions. Par arrêté du 2 mars 1894 il fut expulsé de France, arrêté qui fut par la suite suspendu le 24 février 1900.
En septembre 1898, lors d’une perquisition chez le compagnon Joseph Thioulouze (voir ce nom), la police avait saisi plusieurs lettres de Louvigny.
En 1902 il était marchand de journaux, vendait des publications libertaires, mais, selon la police, tout en restant un anarchiste convaincu, avait cessé de faire de la propagande.
Selon un rapport de la police belge, en 1906 la nouvelle série du journal Jean Misère — la Sentinelle Populaire (Bruxelles, 1 n°, 1er septembre 1906) dont le rédacteur était Maurice Exteens Maurice Marchal et l’éditrice sa mère Claire Marchal, aurait été imprimé dans le sous-sol de la maison de Louvigny. Ce journal, dont un seul numéro a été retrouvé, tentait d’imiter le ton du Père Peinard de Pouget.