Né dans une famille relativement aisée, Petar Lozanov avait adhéré aux idées révolutionnaires lors de la visite dans son lycée à Roussé de réfugiés russes mutins du cuirassé Potemkine, dont certains étaient anarchistes. Il fit connaissance de ces marins et s’enthousiasma pour leur lutte. Ses premières manifestations de libertaire s’exprimèrent dans l’organisation d’une grève de lycéens qui s’étendit dans tout le pays. Mobilisé pendant la première guerre mondiale il combattit sur le front sud où il fut fait prisonnier par les français. Dès sa libération et son retour il renoua les rapports avec G. Cheitanov, Georges Getchev et d’autres qui pour la plupart étaient passé à la clandestinité après avoir refusé de participer à la guerre. Il demeura un certain temps dans la province de Tirnovo où il maintint des rapports avec Petar Maznev.
Puis il partit pour Berlin pour faire des études de médecine et se lia aux anarchistes et anarcho-syndicalistes allemands. Sous le pseudonyme de Kasimir Soubdine il fut le délégué bulgare au congrès anarchiste international de Berlin (1921) puis à celui de l’AIT (1922). A la même époque il fut l’un des membres les plus actifs de l’Union Anarchiste Bulgare (UAB) fondée à l’étranger pour maintenir les relations et porter secours aux persécutés. Il était alors l’un des correspondants du Bulletin d’informations de l’UAB et traduisait de nombreux articles de bulgare en allemand et vice-versa.
En Bulgarie ses traces se perdent pendant la période de la grande terreur d’État. Puis on le retrouve comme journaliste dans la presse provinciale. Petar Lozanov rejoignit de nouveau le mouvement dans les années 1930 et adhéra au groupe de Sofia où une vingtaine de camarades dont Alexandre Sapoundjiev Georges Grigorov Hadjiev, Petar Dinev, Kosta Daskalov, militaient pour la réunification du mouvement libertaire. Il participa à la conférence nationale de Lovetch organisée par ce groupe. Après la réorganisation du mouvement à Sofia il fut chargé de la direction de Société Libre (n°1, 15 novembre 1932) revue mensuelle idéologique de la Fédération Anarchiste Communiste Bulgare (FACB). Après le coup d’État fasciste du 19 mai 1934, la revue fit suspendue mais parvint, sous le titre de Monde Nouveau et toujours sous sa direction, à survivre jusqu’à son interdiction définitive en 1936. C’est à cette même époque qu’il publia une brochure sur « le fascisme ».
Tombé malade de tuberculose, P. Lozanov partit ensuite se soigner à la ville d’eaux de Ladjéné où il travailla au laboratoire du sanatorium. Petar Lozanov est décédé à Ladjéné en 1968.
L’union anarchiste bulgare en exil a édité son dernier ouvrage posthume écrit à Ladjéné « La dénonciation du culte de la personnalité ».