Marcel Lepoil avait commencé à militer dans le mouvement libertaire au début des années 1920. Il collabora à cette épôque à l’organe des jeunes syndicalistes Le Cri des Jeunes (Lyon, au moins 46 numéros entre 1920 et mai 1925), au Libertaire quotidien (18 décembre 1923 à 26 mars 1925) puis hebdomadaire et à l’organe de la CGTSR La Voix du Travail (Paris, 15 numéros d’août 1926 à octobre 1927) puis Le Combat syndicaliste.
Les 31 octobre — 2 novembre 1925, il aurait été délégué d’Aimargues (Gard) au congrès tenu par l’UA à Pantin.
Les 12-14 juillet 1926, un Lepoil (Marcel ou René ??) avait été le délégué du groupe de Nogent-Le Perreux au congrès de l’UA tenu à Orléans et où l’organisation avait prit le nom d’Union anarchiste communiste. De même un Lepoil (sans doute Marcel) avait été délégué de Drancy (Seine-Saint-Denis) au congrès de l’UAC tenu à Paris et où il s’était prononcé pour l’adhésion à la CGTSR.
Pendant la guerre d’Espagne il fut l’un des représentants de la CNT espagnole au sein de la Solidarité Internationale Antifasciste (SIA). Son militantisme lui valut d’être licencié à plusieurs reprises des entreprises où il travaillait. Pendant l’Occupation, il resta en banlieue parisienne sous une fausse identité.
A la libération il fut l’un des animateurs du groupe d’Argenteuil de la Fédération anarchiste dont il sera l’un des délégués lors du 3e congrès de cette organisation tenu à Angers les 9-11 novembre 1947 et où avec Henri Bouyé, délégué du groupe de Paris 13, il s’opposât au rapport d’activité de l’organisation. A l’invitation d’un groupe d’élèves, il avait été désigné pour faire une conférence sur Bakounine à l’École Polytechnique, mais, le jour prévu ayant dû « porter secours à l’un d’entre-nous en proie à la vindicte haineuse des chats-fourrés officiels », avait été remplacé par H. Bouyé. Il collaborait à cette époque au Libertaire, à Plus Loin (Paris. 2 numéros de mars et juin 1946) de Charles Durand et à la revue franco-espagnole Universo (Toulouse, 13 numéros de novembre 1946 à mai 1948) dont le gérant était Louis Vaquer. Puis en 1948, suite à plusieurs heurts avec le comité de rédaction du Libertaire dont faisait alors partie Georges Brassens, Marcel Lepoil quitta la FA. A l’occasion de cette rupture, Georges Brassens, qui était le secrétaire du groupe de Paris 15e et semble-t-il ne l’appréciait pas beaucoup, écrivit en avril la circulaire suivante adressée aux groupes : « Chers camarades, Le groupe de Paris XV a l’honneur de vous faire savoir, que toujours à l’avant-garde de la fantaisie, il organise le lundi 19 avril à 21 heures au café du lycée Buffon, boulevard Pasteur, en face du métro du même nom, une réunion monstre au cours de laquelle l’ex-membre de notre mouvement, Lepoil Marcel, traitera de l’anarchisme et du néo-marxisme en controverse avec un quelconque orateur de la FA, talentueux de préférence afin que le débat atteugne à de hautes périodes. Je pense, au nom de la plupart des militants de notre groupe que la démission du « prophète de Cormeille-Parisis » ne saurait en aucun cas exclure ce camarade de ces réunions pour la bonne raison que sa foi libertaire ne s’est pas envolée en même temps que sa carte ».
Après la prise de contrôle de la FA, devenue FCL, par la tendance dirigée par Georges Fontenis, M. Lepoil appuya la nouvelle Fédération anarchiste reconstituée autour de M. Joyeux et collabora au Monde Libertaire ainsi qu’à Contre-courant (Paris, 1950-1968) de L. Louvet.
Dans les années 1960 il était membre de la CNTF et de la SIA de Montauban (Tarn-et-Garonne) et collaborait à Espoir (Toulouse, 1962-1982) organe bilingue de la CNT ainsi qu’au Libertaire (Chailles-Paris, 1968-1972) organe de l’Union Fédérale Anarchiste (UFA) contituée autour de René Leclainche, Louis Laurent, Henri Oriol et Henri Bouyé.
Lors des évènements de mai-juin 1968, il était allé visiter la Faculté de lettres de Toulouse occupée, visite dont il fit un compte rendu dans le journal Espoir (23 juin 1968).
Marcel Lepoil est décédé à Toulouse en août 1978.