Militant libertaire de Miramont (Haute-Garonne), Jean Lecomte était le secrétaire du comité local de la ligue des objecteurs de conscience fondée en 1936 par Gérard Leretour. E, 1938 il était membre de la Solidarité Internationale Antifasciste (SIA). Lors de la Retirada de l’hiver 1939, il alla au camp du Vernet d’Ariège d’où, le 9 avril il écrivait dans l’organe de la SIA : « J’ai vu ici l’atroce misère de nos camarades espagnols ; je crois avoir fait un rêve épouvantable. pour pouvoir vivre auprès de tant de détresse, il faut avoir l’âme d’un gendarme ; j’ai honte, il faudrait que chacun d’entre vous camarades, puisse regarder ce spectacle : des hommes qui ne tiennent pas debouts, gardés par des baionnettes, des homes qui viennent de ’vivre’ dans la boue glacée pendant quinze jours de pluie, sans souliers, sans savates, les pieds nus. Ils sont encore 6.000 ; sur les 10.900 que compte le camp, à ne pas avoir d’abris. Des morts tous les jours, des malades que l’infirmerie n’accueille que sur civière. Ces jours derniers un milicien est désigné pour la corvée de latrines ; il déclare être trop faible pour accomplir cet effort, il est pieds nus ; pour toute réponse on le transfère au camp de punis qui est un endroit de 7 ou 8 mètres carrés, entouré de fils de fer barbelés et plein d’eau. Le lendemain, après une nuit de souffrances, on retrouve mort le pauvre malheureux ».
LECOMTE (ou LECONTE), Jean
SIA — Miramont (Haute-Garonne)