Dictionnaire international des militants anarchistes
Slogan du site

Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

DOMASCHI, Giovanni, Battista “CICLO”

Né à Vérone le 30 décembre 1891 — mort en déportation le 23 février 1945 — Ouvrier mécanicien — UAI — USI — Vérone (Vénétie)
Article mis en ligne le 12 mars 2008
dernière modification le 16 juillet 2024

par R.D.
Giovanni Domaschi

Né dans une famille de paysans pauvres de huit enfants (dont trois décéderont en bas âge), Giovanni Domaschi avait adhéré à l’âge de 16 ans aux jeunesses socialistes avant de devenir anarchiste. Il travaillait alors comme mécanicien aux ateliers de chemins de fer de Vérone. Opposant actif à la guerre, il refusa l’appel et fut emprisonné plusieurs mois dans une prison militaire avant d’être finalement réformé. Membre de la Chambre du travail, il fut à partir de 1919 très actif au sein de l’Union Syndicale Italienne (USI) ce qui lui valu d’être mis sur une liste noire patronale. Lors du congrès régional de la Chambre du travail en octobre 1919, il fut élu membre de sa commission exécutive. En juillet 1919 il fut emprisonné une première fois lors d’une grève générale. Ne trouvant plus de travail il ouvrit alors son propre atelier de mécanique dans le quartier de Veronetta où en 1920 il organisait le groupe ouvrier anarchiste.

Le 21 avril 1921 il participait à un affrontement armé avec les fascistes qui tentaient de pénétrer dans le quartier ouvrier de San Stefano. Arrêté avec Giuseppe Boresi (qui décédera en prison), il était condamné le 26 mai 1922 à 15 mois d’emprisonnement et un an de surveillance spéciale.

Libéré en juillet 1922 il poursuivait la lutte après la prise du pouvoir par Mussolini. En février 1925 il effectuait un voyage en France avant de revenir en Italie où les 28-29 juillet il participait au congrès clandestin de l’USI à Gênes. Il était de nouveau arrêté le 13 novembre 1926 et condamné à 5 ans de prison. Transféré à Favignana, il fut ensuite interné en avril 1927 à l’île de Lipari où il rencontra sa future compagne Maria Ciarravano. Il lança à cette époque un appel à l’unité de tous les anarchistes face à la gravité de la situation politique. Il parvenait à maintenir une correspondance clandestine avec des compagnons de Vérone dont Achille Marinoni à qui il indiquera l’emplacement d’une caisse de grnades cachée dans son atelier. Le 21 juillet 1928, déguisé en prêtre, il parvenait à s’évader avec plusieurs autres antifascistes, mais était repris deux jours plus tard et condamné à 4 mois supplémentaires par le tribunal de Messine. En novembre 1928 le tribunal spécial de Rome, où il avait été transféré, le condamnait à 15 ans pour « activités subversives contre le régime ». Les autres condamnés de ce procès étaient Marinoni, Umberto Bonetti, Giovanni Bercelli et Giovanni Braida.

Rn janvier 1929 il était ramené à Messine pour un procès d’appel au sujet de son évasion de Lipari. Le 16 février 1929, avec A, tonio Spangaro, il parvenait une nouvelle fois à s’évader de la prison de Messine, mais était repris au bout de trois jours et condamné à une peine supplémentaire de trois ans. Interné à Fossombrone, il y organisait une manifestation à l’occasion du 1er mai 1932. Il était alors transféré à Piacenza où il préparait une nouvelle évasion. Après que ses projets aient été découverts il était transféré à Rome, puis en 1936 à l’expiration de sa peine était envoyé à l’isolateur de Ponza, puis en juillet 1939 à Ventotene et enfin, après la chute du gouvernement Mussolinien au camp de concentration de Renicci d’Anghiari dont en 1septembre 943 il parvenait à sortir.

Après avoir regagné Vérone il s’intégrait à la résistance dans un groupe de partisans anarchistes. Il était alors l’un des représentants des anarchistes au Comité de Libération Nationale. Le 14 juillet 1944 il était capturé avec d’autres antifascistes par les Brigades noires fascistes qui le torturaient pendant 20 jours et lui coupaient une oreille. Remis aux allemands, il fut ensuite déporté (transport n°81) avec d’autres membres du Comité de libération nationale le 7 septembre en Allemagne au camp de concentration de Flossemburg puis le 7 octobre à celui de Dachau (matricule 21762 puis 116381) où il décédait le 23 février 1945.

Son nom a été donné à une rue du quartier Porto San Pancrazio à Vérone.


Dans la même rubrique

DOMBROWSKI, Vladimir

le 7 août 2024
par R.D.

DOT, Ramon

le 3 mai 2024
par R.D.

DOMEQUE SARRASECA, Faustino

le 3 mai 2024
par R.D.

DOMAZON, Claude, Henri

le 19 avril 2024
par R.D.

DOLCI, Angelo “Il TARO”

le 16 juillet 2023
par R.D.