Dictionnaire international des militants anarchistes
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KOURGANSKAIA, Polina, Arnoldovna
Née en 1895 - morte en déportation le 26 août 1929 - Ouvrière - Moscou
Article mis en ligne le 6 février 2008
dernière modification le 7 septembre 2023

par R.D.

Militante anarchiste, Polina Kourganskaia avait activement participé à la révolution de 1917. En 1920 elle était arrêtée avec ses deux enfants par la Tchéka de Moscou et déporté aux îles Solovki. En 1922 elle était condamnée à une nouvelle peine de 2 ans et transféré à Verkhné Ouralsk. En 1923 elle était, semble-t-il touours déporté aux iles Solovki où elle fut le témoin du massacre le 19 décembre 1923 d’un groupe de prisonniers socialistes révolutionnaires, crime qu’elle dénonça en avril 1924 dans une lettre collective de compagnons anarchistes (voir Tcharine) publée ensuite dans Le libertaire (11 octobre 1924).

Puis, avec ses deux enfants, elle était envoyée en exil ontérieur dans le département de Toula. Fin 1927 ou début 1928, malade, elle était transférée à Iasnaia Poliana.

Polina Kourganskaia, dans une dernière lettre datée du 18 août 1929 publiée dans les journaux Le Libertaire et Voix Libertaire écrivait à un compagnon : "…J’ai bien reçu les 20 roubles que vous m’aviez envoyés. Il est pénible, mes chéris, d’accepter vos oboles, mais dans nos conditions de vie, qui sont in véritable cauchemar, rien à faire ! Dès l’automne, j’espère pouvoir gagner quelques sous en faisant de la couture. Pourvu qu’on m’autorise à travailler !… Mes petis se protent bien maintenant. Cependant la petite Natacha continue encore à tousser. Quant à moi-même, ma santé n’est pas fameuse. J’ai été obligée de porter au mont-de-piété mon manteau et mes souliers. Heuresisement le temps se maintient au beau, donc je puis m’en passer pour l’instant. Le plus pénible est de ne jamais voir les enfants manger à leur faim. C’est le loyer qui absorbe tout. Il faut payer chaque mois 14 roubles pour une toute petite chambre à peine logeable… Je garde toujours ma profonde foi ; j’espère fermement que le jour viendra tôt ou tard, où nos souffrances prendront fin, où nous pourrons reprendre notre place dans la grande famille de camarades de tous les pays et les remercier, par notre activité, pour leurs gestes de solidarité au cours de ces années passées au paradis "socialiste“… Je ne vis que cette foi, de cet espoir suprême”. Quelques jours plus tard, le 26 août 1929, Polina Kourganskaia décédait d’une embolie à Iasnasa-Poliana (département de Toula) où elle était déportée.


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