Etuduant à la première université de Moscou, Ivan Ioudine était devenu anarchiste lors de la révolution d’octobre et avait intégré le groupe d’Ivanovo-Vozniessenski. En 1919 il est en Ukraine et milite au Nabat et fonde l’année suivante le groupe anarchiste de Mourome (gouvernement de Vladimir). Cette même année 1920 il est arêté par les autorités soviétiques et interné quelques mois dans un camp de travail et privé du droit de travailler dans les organisations administratives et culturelles.
De retour à Moscou en 1921 il s’inscrit à l’Université et est l’un des fondateurs du groupe des « Etudiants anarchistes unifiés » de Moscou. Lors d’une réunion du bureau de ce groupe il est arrêté le 18 mars 1921 et interné. Après une grève de la faim de 10 jours et l’intervention des délégués étrangers au Congrès des l’Internationale des syndicats rouges, il fit partie des dix camarades (dont Voline et Vorobiev) bannis d’URSS à la fin 1921. Il parvint alors, avec P. Mikhailov, à s’enrôler sur un cargo soviétique, et, en janvier 1922, débarqua clandestinement à Hambourg.
Début 1924 il s’installait à Paris où il allait subsiter en travaillant comme laveur de carreaux. Il pousuivait ses études de droit et au moment de la guerre préparait une thèse de doctorat sur l’évolution du droit syndical. Dénoncé par un Russe blanc collaborateur de la Gestapo, il était arrêté et était déporté début août 1944 dans l’un des derniers convois au camp de concentration de Buchenwald. Puis il était transféré au camp de Dora où il a disparu.