Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

HUGONNARD, Émile “Michel”

Né le 7 août 1859 à Lyon (Rhône) — menuisier ébéniste — Lyon (Rhône) — Genève
Article mis en ligne le 1er décembre 2007
dernière modification le 22 octobre 2024

par R.D.

Michel Hugonnard, qui habitait 110 rue Sully à Lyon, appartint à la fédération révolutionnaire de la région de l’Est qui, en mars 1881 — c’est-à-dire quelques semaines avant la tenue à Paris du congrès régional du Centre qui marqua la scission entre socialistes et anarchistes — groupait la plupart des anarchistes de la région de l’Est. Il était également membre du corps des sapeurs pompiers de Lyon. Ses sœurs, Louise et Marie étaient également membres de la Fédération.

Le 15 octobre 1881, à la salle de l’Elysée du quartier de la Guillotière, « décorée de douze drapeaux rouges et d’un drapeau noir avec franges blanches », il participa, avec entre autres Boriasse, Bordat, Joseph Bernard, à la réunion déclarée à caractère privée, tenue par la Fédération sur la question tunisienne et à laquelle assistèrent environ 350 personnes.

Il fut arrêté le 28 octobre 1882 avec notamment Gleizal, Pinoy et Giraudon. ainsi que vingt-cinq de ses compagnons à la suite des violentes manifestations des mineurs de Montceau-les-Mines d’août 1882 et des attentats à la bombe perpétrés à Lyon en octobre 1882 (voir Cyvoct).
Impliqué dans le procès, dit Procès des 66 (voir Toussaint Bordat), il comparut devant le tribunal correctionnel de Lyon le 8 janvier 1883. Selon l’importance des charges retenues contre eux, l’accusation avait classé les prévenus en deux catégories. Hugonnard, prévenu de la 1re catégorie — avec Chavrier, Coindre, Damians, François et Louis Dejoux, Desgranges, Didelin, Dupoisat (ou Dupoizat (, Fabre, Fages (ou Farges), Régis Faure, Gaudenzi, Genet, Genoud, Giraudon (ou Girodon), Gleizal (ou Garnier-Gleizal), Huser, Landau (ou Landeau), Mathon, Michaud, Morel, Pautet (ou Pautel), Peillon, Péjot, Hyacinthe et JosephTrenta, Tressaud —, contesta devant le tribunal avoir fait partie de la fédération révolutionnaire. Il fut condamné, le 19 janvier 1883, à six mois de prison, 50 f d’amende et cinq ans de privation des droits civils, peines confirmées par arrêt de la cour d’appel de Lyon le 13 mars 1883.
Il s’était alors réfugié à Genève avec sa famille et s’était établi menuisier 12 rue des Gares. Il n’était rentré à Lyon qu’en novembre 1887.

Fin 1883, il aurait été, selon la police, membre du groupe Les Justiciers dont faisaient entre autres partie Sanlaville, Fabre, Sourisseau et Champalle.

Hugonnard, qui demeurait 7 rue Fournet, fut par la suite membre du « Groupe de la Guillottière et des Brotteaux », le plus important des groupes anarchistes lyonnais créés au début de 1890.
Avec le manœuvre Dervieux, le cordonnier Blain et le forgeron Puillet, il représenta les anarchistes lyonnais à un congrès des groupes anarchistes de la région organisé à Genève les 16-17 août 1890, dans le but de regrouper les anarchistes sur le plan régional. A ce congrès, auquel assita également Octave Jahn, fut fondée une Fédération internationale des revendications prolétariennes dont le secrétaire était l’électricien de Zürich Chomat et le trésorier le typographe de Genève, Zograffoz.

Hugonnard fut arrêté préventivement à Lyon, à la veille du 1er mai 1892, ainsi que trente-huit de ses compagnons, sous l’inculpation d’association de malfaiteurs contre les personnes et les propriétés. Sa sœur Louise, compagne de Guéret, également poursuivie, avait été laissée en liberté. Il fut remis en liberté le 7 mai et regagna son domicile 47 rue Garibaldi où il exerçait sa profession de marchand de meubles.

Les 20 novembre 1893 et 1er janvier 1894, il avait été l’objet de perquisitions où la police avait saisi de nombreux journaux anarchistes. Il avait été remis en liberté le 10 janvier 1894 après interogatoire.


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