Lucien Huart était un militant actif du syndicat de la chaussure dès 1912. Selon le journal L’Humanité (11 avril 1927) il aurait été exclu du syndicat puis réadmis suite à une grève en février 1924.
Le 1er novembre 1924 il avait participé à la conférence de la minorité syndicaliste révolutionnaire qui, à la Maison des syndicats de l’Aveneue Mathurin Moreau, avait réuni une centaine de délégués CGT, CGTU et autonomes et où il s’était prononcé en faveur de la constitution d’une troisième CGT (cf. Le Libertaire, 2 novembre 1924).
Selon le Maitron il aurait été en 1925 membre du bureau de l’Union Fédérative des Syndicats Autonomes, mais il pourrait y avoir confusion avec René Huard. De même est-ce Lucien Huart ou René Huard qui fut délégué au congrès extraordinaire de la Fédération du bâtiment de Lyon tenu les 13-14 novembre 1926, puis les 15-16 novembre à Villeurbanne où fut fondée la CGTSR et où, avec Jouve, Garros, Demonsais et Bastien, il avait été membre de la commission chargée d’étudier les statuts de la nouvelle organisation ? Est-ce lui, ou René, qui remplaça jusqu’en 1928 H. Fourcade au bureau de la CGTSR ? Il semble en tous cas que Lucien Huart fut le responsable de l’administration du Combat syndicaliste de décembre 1926 à début 1929 et qu’il collabora à l’organe du Syndicat unique du bâtiment Le Réveil du Bâtiment (Lyon, 1927-1932) dont le gérant était Noël Chabany.
En janvier 1930, lors de l’enquête “A quelle CGT doit adhérer un anarchiste syndicaliste ?” lancée par le journal La Voix libertaire (Limoges), il s’était prononcé catégoriquement pour l’adhésion à la CGTSR.
Lucien Huart collabora avant la guerre à plusieurs titres de la presse libertaire et anarcho-syndicaliste dont Libération (Saint-Genis Laval, 1927-1929 ?) édité par Jules Vignes, Le Libertaire, La Voix du Travail (Paris, août 1926 à octobre 1927) édité par Pierre Besnard et à La Voix libertaire (Limoges, mars 1929 à juillet 1939) organe de l’Association des fédéralistes Anarchistes (AFA).
Les 6-8 mars 1931 il avait été délégué au 3e congrès de la CGTSR.
Après la proclamation de la République en 1931, il fit un séjour de deux mois en Espagne avec une délégation de la CGTSR dont il fit le compte rendu dans Le Combat syndicaliste et lors d’une tournée de conférences et, notamment lors d’une conférence tenue à La Ciotat en décembre 1931 sous la présidence de Felix Denègri eoù il intervenait en tant que secrétaire de la CGTSR.
Pendant la guerre d’Espagne, il fut très actif au Comité pour l’Espagne Libre puis à la Solidarité Internationale Antifasciste (SIA) dont il fut le délégué à la propagande. En novembre 1936, alors qu’il revenait d’Espagne, il participa à un meeting de soutien à Ivry. « Bon orateur et militant actif, il ne marchandait pas son temps et se contentait d’une modeste rétribution » (lettre de Nicolas Faucier à J. Maitron, 21 juin 1986). Le Comité pour l’Espagne Libre, dont le secrétaire était L. Lecoin et le trésorier N. Faucier eut son local d’abord rue d’Alésia (14e arr.) puis à partir de janvier 1937, rue Crusol (11e arr.). En octobre 1937 il fit pour la SIA une tournée conférences filmées en Algérie — organisée par le Cercle d’Éducation sociale d’Alger, 61 rue Luciani, El Biar) — et en Tunisie. Il devait à nouveau participer à partir de la mi-décembre 1938, à une nouvelle tournée de conférences organisées par Fehrenbacher le secrétaire de la Fédération algérienne de la SIA. Il collabora également à l’hebdomadaire SIA (Paris, 38 numéros du 10 novembre 1938 au 3 août 1939) édité par Louis Lecoin et Nicolas Faucier.
A l’automne 1937 il démissionna de la Fédération anarchiste de langue française (FAF) et de la CGTSR et adhéra à l’Union anarchiste (UA). Les 30 octobre et 1er novembre 1937 il représenta les groupes de Toulouse et d’Alger au congrès de l’Union Anarchiste (UA) tenu à Paris. Il était alors membre du groupe Élisée Reclus de Narbonne (Aude).
En 1938 il aurait été l’un des animateurs du groupe Orobon Fernandez de Toulouse.
Dès l’instauration du gouvernement de Vichy, Lucien Huart fut arrêté administrativement et interné à la prison Saint-Michel de Toulouse avec notamment les frères Eugène et Marius Tricheux. En 1943 il fut interné au camp de Noé situé à une dizaine de kilomètres de Toulouse et où l’on perd sa trace.
Selon le premier numéro du Libertaire reparu à la Libération, Lucien Huart serait mort en déportation en Allemagne.