Anarchiste traditionnel ami de Francisco Ferrer, autodidacte d’une grande culture et orateur éprouvé, Tomas Herreros Miguel se rallia très vite aux théses de l’anarcho-syndicalisme.
Au début du 20e siècle, il travaillait comme typographe au journal Lerrouxiste El Progreso et était membre de l’union ouvrière Arte de imprimir de Barcelone. Il s’affronta durement dans les années suivantes à Lerroux qui le diffâmera et sera emprisonné quelques mois. C’est cet affrontement qui permettra à une partie de la classe ouvrière de quitter les rangs du Parti radical. Délégué au congrès de l’organisation Solidaridad obrera en 1908 dont il était l’un des rédacteurs dès le premier numéro (1907), il y fut nommé membre de son Conseil. Il était à la même époque l’un de ceux qui relançaient Tierra y libertad l’organe des groupes anarchistes catalans. Arrêté après la semaine tragique en juillet 1909, il fut finalement acquitté lors du procès en novembre. Il participa au second congrès de Solidaridad obrera tenu à Barcelone du 30 octobre au 1er novembre 1910 où fut fondée la CNT et où, polémiquant avec José Prat, il défendit la prééminence de l’ouvrier manuel sur l’intellectuel. Il continua par la suite de défendre ses thèses anarcho-sysndicalistes et en 1911 lança un appel aux ouvriers pour qu’ils abandonnent les partis socialistes et républicains au profit des luttes d’action directe.
Son activisme lui vaudra d’être emprisonné à de nombreuses reprises dont : en juillet 1909 lors d’une grève, en 1911 comme directeur de Tierra y libertad, lors de la grève de la Canadiense, en 1918 lors d’une tournée de propagande, début 1919 à Barclone, etc.
En 1914 il participa très activement aux controverses aves les socialistes et l’année suivante fut délégué au congrès contre la guerre tenu au Ferrol. A partir de 1918 il fut le reponsable du Comité Pro presos de Barcelone et, lors du congrès anarchiste tenu à Barcelone joua un rôle décisif dans l’adhésion en bloc des anarchistes à la CNT.
Dès le 30 décembre 1919 la police Madrilèe l’avait signalé au Ministère de l’Intérieur à Paris dans une liste "d’individus particulièrement dangereux pour leurs opinions syndicalistes, anarchistes et bolchévistes, et qui sont susceptibles de vouloir entrer en France ". Il y était qualifié de "très dangereux, recherché par la police espanole et véritable meneur des masses populaires". Dans cette liste figuraient également les compagnons Francisco Puig Marcol, Felix Monteagudo Colas et Salvador Cordon Avellan, entre autres.
Il assista également au plenum anarchiste de Catalogne de 1922 où fut décidée la nomination d’un comité national des groupes anarchistes.
Victime d’une tentative d’attentat des pistoleros en juillet 1923, il s’exila quelques mois en France. Pendant la dictature de Primo de Rivera, il fut chargé d’assurer les liaisons entre les militants d’Espagne et d’Argentine et fit le correspondant et diffuseur à Barcelone du journal La Protesta (Buenos-Aires) et de son supplément littéraire.
Après la proclamation de la République, il était déjà âgé et mit un frein à ses activités mais assuma toutes fois la direction de Solidaridad obrera de 1933 à 1936 où il écrivit sans doute sous le pseudonyme de Timoteo Herrer .
Tomas Herreros Miguel est mort à Barcelone le 22 février 1937.
Œuvres : - Alejandro Lerroux tal cual es : historia de un infamia relatada por el mismo obrero que ha sido victima de ella (Barcelone, 1907) ; - El obrero moderno (Logroño, 1911) ; - La politica y los obreros : conferencia (Logroño, 1913).