Antonio Herrero Martin avait commencé à travailler dès l’âge de 15 ans sur les terres familiales. Membre du mouvement coopérativiste il participa très activement aux grèves d’ouvriers agricoles menées en 1934 en faveur de la journée de huit heures. Le 19 juillet 1936, pendant qu’il était allé avec un autre compagnon au village de Alpeñes pour coordonner la résistance au coup d’État franquiste, un groupe de la Guardia Civil occupait son village de Pancrudo, capturait les compagnons de garde et les fusillait. Pendant la guerre civile il a été milicien sur le front d’Aragon dans la Colonne Carod-Ferrer. Le 21 maio 1937 il épousa Adela Clemente San Juan dont il aura un fils l’année suivante. Exilé en France lors de la Retirada en février 1939, il a été interné aux camps du Vernet et de Septfonds avant d’être envoyé dans diverses compagnies de travailleurs étrangers au barrage de Gnouire (Ariège) pour la société hydro-électrique des Pyrénées, puis dans les mines de la Grand-Combe. En avril 1941 il était arrêté par les autorités de Vichy et interné au camp du Vernet d’où le 27 mai 1944 il était déporté en Allemagne (“train de la mort”) au camp de concentration de Dachau dont il ne sortira qu’à la libération le 10 juin 1945.

Antonio Herrero Martin a ensuite résidé avec sa compagne Adela Clemente, qui était parvenue à fuir d’Espagne à l’été 1946, à Toulouse et à Milhaud (Gard) où il a milité à la CNT de l’exil. Antonio Herrero est décédé à Milhaud le 31 décembre 1996.