Pendant la guerre civile Mateo Baruta Vila avait été le secrétaire de Federica Montseny au Ministère de la Santé. Secrétaire national de la Solidarité Internationale Antifasciste (SIA) il effectuait de nombreux voyages en France pour y trouver du ravitaillement. Á quelques jours de la chute de Barcelone, il co-signait avec Lucia Sanchez Saornil le télégramme suivant daté du 24 janvier 1939 : « La SIA espagnole demande au peuple français solidarité complète pour aider à évacuer la population des zones d’opérations où l’armée de la liberté réiste héroïquement devant l’avalanche barbare. Nous prions la France républicaine, la France issue de 1789, de recevoir nos enfants, nos vieillards, nos femmes et de leur faire bon accueil. Ils le méritent. Mille et mille fois merci » (cf. SIA, 26 janvier 1939). Lors de la Retiradaen février 1939 il était chargé à Barcelone de l’évacuation d’un certain nombre de militants — dont Pepita Carpena — vers la France. Il avait passé lui même la frontière avec Federica Montseny.
Le 18 mars 1939 il figurait sur une liste de 29 anarchistes espagnols autorisés à résider à Paris ou dans le départemernt de la Seine pour une durée de un mois à trois ans.
Exilé à Marseille il assurait les liaisons avec le Conseil général du MLE et résidait clandestinement à Paris où en mai 1940 il logeait dans un petit hôtel de la place de la Sorbonne (Paris V). Pendant l’occupation il participait en 1941 à la réorganisation de la CNT. Arrêté le 10 novembre 1941, le jour où naissait son fils aîné, mis à l’isolement à Toulouse jusqu’en juillet 1942 où, au tribunal militaire de la 17e région à Toulouse, il était inculpé avec Germinal Esgleas « d’atteinte à la sureté de l’État » et condamné à un an de prison ; il était interné à la prison militaire de Mossac (Dordogne). Mareo Baruta devait être libéré en novembre 1942, mais après l’occupation de la zone “libre” par les Allemands, il fut transféré au camp du Vernet jusqu’en août 1943 où il fut réquisitionné par l’organisation Todt pour travailer comme infirmier au camp de Canejan près de Bordeaux. Puis, avec l’aide d’un autre espagnol, il parvint début 1944 à regagner Marseille où il retrouva sa compagne Christine Kon-Rabe (Varsovie 1911 — Marseille 1985) d’origine juive polonaise.
Mateo Baruta Vila a continué à militer avec sa compagne après guerre à la CNT en exil. En septembre 1946, lors d’une assemblée tenue à Marseille, il avait été nommé avec Gonzalez et Fernandez secrétaire du Comité départemental de la Fédération Espagnole des Déportés et Internés politiques (FEDIP) dont le siège se trouvait 19 rue de la République à Marseille et collabora à son organe Hispania.
Mateo Baruta Vila est mort en juin 1980.