Abonné au Père Peinard et à La Révolte, Henri Gualbert dit Jules, né de parents inconnus, était au début des années 1890 membre du groupe anarchiste de Nouzonville (Ardennes) qui était en relation avec le groupe Sans Patrie de Charleville. Le 21 novembre 1893, coome quatre autres compagnons de Nouzon, il était l’objet d’une perquisition par la police qui ne saisissait que quelques brochures et sept exemplaires des placards En Russie et Au conseil de révision. Sur la liste des anarchistes des Ardfennes de décembre 1893 il était qualifié d’“anarchiste redoutable”. L’année suivante il fut l’objet de nouvelles perquisitions le 1er janvier, où la police avait saisi diverses brochures et une lettre du compagnon Henriet de Charleville, et le 21 juin une lettre injurieuse adressée au préfet des Ardennes. Cette même année 1894, lors des élections, il avait placardé à Nouzonville l’affiche suivante : « Travailleurs, ne votez pas, préparez la grève générale, vive la Révolution, Vive l’Anarchie ! Le candidat pour la forme. Gualbert ». Le 19 février 1894, il fut l’objet d’une perquisition.
En 1897 il était le correspondant local du Libertaire et en 1904 était l’animateur du groupe Les Anti-propriétaires et le responsable de l’organisation du mouvement anarchiste communiste de la région. Il fréquentait régulièrement depuis 1903 la colonie libertaire L’essai fondée à Aiglemont par Fortuné Henry et regroupant une dizaine de compagnons et où il s’y installa définitivement par la suite, sans doute jusqu’à la fin de l’expérience en 1909.
En avril 1912 il figurait sur une liste d’anarchistes des Ardennes où il était qualifié de « dangereux ».
Sur un état des anarchistes des Ardennes du début des années 1920, il était signalé comme étant décédé à Nouzonville.