C’est en 1882 que Claude Grillot, qui demeurait 110 boulevard de la Croix Rousse, avait adhéré au mouvement libertaire à Lyon.
Le 21 juillet 1883, avec Chomat, Dommergue et Bordat (jeune), il avait été membre du bureau de la réunion publique contre “les exploits policiers” organisée à la salle de l’Elysée par le groupe anarchiste La Lutte et à laquelle avaient assisté environ 280 personnes dont 25 femmes. A l’issue de cette réunion il avait lu et fait adopter la résolution suivante : « Les révolutionnaires réunis en réunion publique le 21 juillet 1883, salle de l’Elysée, se déclarent solidaires des actes commis par les révolutionaires de Roubaix et regrettent que la manifestation n’ait pas eu plus de succès. Ils leur envoient toutes leurs sympathies. Assez de parlementarisme, place à l’action ! ».
En relations au niveau local avec Toussaint Bordat et Cyvoct et au niveau national avec Louise Michel et Kropotkine, il fut avec Vincent Berthout et Léon Domergue l’un des principaux rédacteurs du journal L’Emeute (Lyon, 7 numéros du 9 décembre 1883 au 20 janvier 1884) dont le gérant était P. Labille puis P. Parich. Ce journal qui avait remplacé Le Drapeau noir et sera suivi par Le Défi se définissait ainsi : « L’Emeute poussera toujours le peuple à la rébellion… Nous lutterons jusqu’ai bout ; jusqu’à la victoire finale des déshérités et des souffrants, nous pousserons constamment le cri d’alarme, le cri de la Révolution vengeresse, qui, seule, fera disparaître les monstruosités qui affligent l’espèce humaine ».
En octobre 1884 il allait visiter des compagnons de Roanne. Soupçonné d’avoir participé le 7 octobre 1884 à un attentat contre une caserne de gendarmerie à cheval à Roanne (Loire) avec Real, Demure et Charras, C. Grillot fut arrêté le 20 octobre 1884 par la police qui, lors de la perquisition à son domicile saisissait une volumineuse correspondance, des brochures, des livres de chimie et des cartouches de révolver, mais bénéficia d’un non-lieu. Grillot continua de fréquenter les réunions anarchistes, mais participa de moins en moins à l’action.
En 1891 il fut le délégué du syndicat des imprimeurs à la commission d’organisation du 1er mai ; selon la police il fréquenta peu les assemblées préparatoires. Une nouvelle fois perquisitionné le 20 novembre 1893, sans résultat, il écrivit le 24 juillet 1894 en ces termes au préfet pour demander de faire cesser la surveillance dont il était l’objet : « Depuis huit années le soussigné ne s’occupe plus de politique, ni de propagande quelle qu’elle soit ; depuis la même époque, il n’a assisté à aucune réunion, soit publique soit privée, de n’importe quel parti politique ».