C’est à l’âge de 17 ans que Ramon Domingo, à la recherche de travail, était parti pour Barcelone où il adhérait à la CNT. Sa participation en 1919 à la grande grève de La Canadiense, lui valait d’être emprisonné à la Modelo. En 1923, pendant la dictature de Primo de Rivera, il passait en France. En mars 1927, dans les Pyrénées-Orientales, il fut l’objet d’un arrêté d’expulsion de France avec Alfonso Rosquillas Magriña, Adelaida Bou, Luis et Micheline Salguer, Juan Manent, Manuuel Portos et Agustin Martinez, arrêté qui ne put lui être signifié Domingo ayant disparu de Perpignan début janvier.

Revenu à Ordial en 1933 il travaillait la terre avec son père et ouvrait une bibliothèque qui sera brûlée par les franquistes. Pendant la guerre civile il s’engagait dans les milices confédérales en Aragon, à Cogolludo et Cifuentes puis au 43e Bataillon.

Exilé lors de la retirada il était interné aux camps d’Argelès puis du Barcarès. Envoyé dans une compagnie de travailleurs à l’arsenal de Brest, il s’en évadait et gagnait Tours (Indre-et-Loire) où dès le 5 janvier 1942 il était membre de la CNT en exil. Militant actif de la FL de Tours, il vendait après guerre la presse confédérale dans le vieux quartier des halles où se réunissait l’émigration espagnole. Il a résidé ensuite en région parisienne où il est décédé à Montreuil sous-Bois le 16 juin et a été incinéré au Père Lachaise le 23.

Discret et généreux, Ramon Domingo, lecteur infatigable de l’Encyclopédie anarchiste de S. Faure et de l’Homme et la Terre de Reclus, était un un de ces autodidactes cultivés tellement représentatif du mouvement libertaire.