Dictionnaire international des militants anarchistes
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GRANGE, Edouard, Edme, Philogène
Ouvrier ciseleur - Paris – Nouvelle-Calédonie
Article mis en ligne le 3 octobre 2007
dernière modification le 11 avril 2024

par R.D.

Insoumis au service militaire en novembre 1890, l’ouvrier ciseleur Edouard Grangé (appelé Granger dans de nombreuses sources) avait gagné la Belgique. Au bout de quelques mois, il revenait clandestinement à Paris pour voir sa compagne et ses deux petits enfants et résidait clandestinement chez sa mère rue des Rigoles (20e arr.). Après avoir été dénoncé par un voisin, les gendarmes venaient l’arrêter le 3 février 1891. Grangé parvenait alors à s’échapper dans la rue des Couronnes où il tira sans l’atteindre sur un commerçant qui tentait de l’arrêter. Il fut finalement arrêté chez un marchand de vins chez qui il s’était réfugié.

Lors du procès en mai 1891, il déclara : “La première patrie que je doive défendre, c’est ma famille !  » et “Les armées permanentes sont une atteinte à la liberté. Vous ferez de moi ce que vous voudrez, messieurs les jurés, mais vous n’empêcherez pas, par vos verdicts, l’avènement de la liberté qui éclatera un jour dans le monde au cri triomphant de Vive l’anarchie". Condamné à 12 ans de travaux forcés et 10 ans d’interdiction de séjour pour "tentative de meurtre", il fut envoyé au bagne de Nouvelle-Calédonie et non de Guyane dans le même convoi que Cyvoct comme indiqué dans certaines sources. En avril 1892, il adressait ses salutations au journal La Révolte depuis les mines de nickel de l’île des Pins (Nouvelle-Calédonie).

Après son procès, sa compagne abandonna les enfants dont l’aîné sera adopté par un compagnon tandis que le plus petit sera élevé par sa grand-mère. Le 28 avril 1892, le groupe anarchiste du XVe organisait une soirée familiale au profit de ses enfants.

En février 1896 Le Libertaire et Les Temps nouveaux, lançaient une campagne en sa faveur et pour demander sa grâce. Plusieurs soirées familiales furent également organisées en sa faveur à cette époque.

Au début de l’été 1902 Les Temps nouveaux annonçaient qu’il venait de bénéficier d’un an de grâce mais ne pouvait revenir en France du fait de l’interdiction de séjour.

Début 1907 Jean Grave tentait de relancer une campagne en sa faveur ainsi que pour Théodule Meunier.

En 1908, la Ligue des droits de l’homme avait fait des démarches pour qu’il puisse rentrer en France ; démarches repoussées par l’administration sous prétexte de "mauvaise conduite". Les Temps nouveaux (7 novembre 1908) signalait alors qu’il sortait de maladie et sans le sou et venait “de manquer un emploi faute de linge et de vêtements” et ouvrait une souscription en sa faveur à adresser au compagnon Louis Dutheil.


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