Comme beaucoup d’écrivains et d’artistes au tournant du siècle, Jean Ajalbert sympathisa avec l’anarchisme. Il fut abonné à La Révolte de Jean Grave et pour laquelle il plaida en 1891 lors des poursuites engagées par la Société des gens de lettres et son nom figure dans la liste des collaborateurs des Temps nouveaux (cf. n° 1, 4-10 mai 1895) et de son supplément littéraire. Il collabora également à la revue libertaire L’En dehors (91 numéros du 5 mai 1891 au 19 février 1893) de Zo d’Axa, et, en 1899, au Journal du peuple (Paris, 299 numéros du 6 février au 3 décembre 1899), quotidien fondé par Sébastien Faure pour lutter en faveur de la libération de Dreyfus… En 1890, il avait fait jouer La Fille Élisa, pièce qu’il tira d’un roman d’Edmond de Goncourt où l’auteur s’élevait contre l’esclavage de la femme dans la société moderne.
En décembre 1893, il fut choisi par A. Vaillant pour assurer sa défense. Prévenu seulement quelques jours avant le procès qui eut lieu le 10 janvier 1894, Ajalbert refusa, « seul moyen » qui lui restait de défendre Vaillant ; Me Labori le remplaça.
En 1899 il faisait partie aux cotés de Paul Adam, Lucien Descaves, Octave Mirbeau, Fernand Pelloutier et Adolphe Rette entre autres, du Comité général organisateur du Congrès international d’art social (cf. L’Effort, supplément au n°11, 15 février 1899).
Jean Ajalbert, dont une petite biographie a été publiée dans le fascicule n°374 de la revue Les Hommes d’Aujourd’hui, a également collaboré à divers numéros de la revue annuelle Almanach de la Question Sociale publiée par P. Argyriades de 1890 à 1902, aux deux séries du journal comuniste anarchiste de la région de Liège Le Plébeien (1894 & 1895) dont le gérant était Étienne Montulet, ainsi qu’ à la série publiée à Bagnolet et Montreuil du journal corporatif des ouviers du bois Le Pot à Colle (1890-1892) de L. Guérineau.
Jean Ajalbert est décédé en 1947.
Oeuvre : — Sous le sabre (1898).