Georges Gillet fut, avant la Première Guerre mondiale, l’un des plus actifs militants anarchistes de la capitale artésienne. En mars 1910, il fit paraître le premier numéro du Réveil Artésien (Arras, 60 numéros du 27 mars 1910 au 30 avril 1911) dont les gérants furent tour à tour Maris Coquide, Poirier, Boisleux et Eugène Fallot. En septembre 1910 une réunion devait avoir lieu en vue de fusionner les trois titres révolutionnaires de la région — L’Action syndicale (Lens), Le réveil Artésien (Arras), Le Combat (Tourcoing) — mais n’avait pas aboutie, chaque titre continuant sa publication. Le 21 mai de l’année suivante, le journal prit le titre de Le Grand Soir (Arras, au moins 170 numéros du 20 mai 1911 à août 1914). Gillet était également actif dans le domaine syndical : ce fut lui qui mena la grève des cheminots d’octobre 1910 dans la région arrageoise. Il collaborait ensuite à l’hedomadaire syndicaliste révolutionnaire du Nord et du Pas-de-Calais, L’Avant Garde (Lens, au moins 44 numéros du 5 octobre 1913 au 2 août 1914) dont le gérant était François Henry.
Le 9 février 1914, il fut l’un des organisateurs d’une conférence tenue à Arras, au café du commerce, par Sébastien Faure au profit de l’école « La ruche ».
Sa qualité de rédacteur-gérant du Grand Soir lui valut de multiples condamnations en justice : pour « injures à l’armée » (1910), « provocation de militaires à la désobéissance » (1911), etc. Mais, ce furent les articles rédigés à la suite de l’attentat de Sarajevo qui causèrent à Gillet ses plus sérieux ennuis, ainsi qu’à Albert Andrieux le gérant du journal Germinal d’Amiens (Somme). Les deux journaux libertaires, sortis de la même presse, avaient coutume de publier simultanément certains articles ; ce fut le cas de ceux, parus en août 1914, qui traitaient de l’assassinat de l’Archiduc d’Autriche qui venait de mettre le feu à la poudrière européenne. Gillet et Andrieux furent arrêtés le 19 juillet et inculpés « d’apologie du meurtre dans un but de propagande anarchiste » ; après désaisissement de l’autorité judiciaire civile, les deux anarchistes furent jugés par un tribunal militaire, en septembre 1914.
Le 21 février 1915 il participait à Montrouge à une réunion tenue chez L. Bonnery, à l’initiative d’E. Armand, à laquelle assistèrent une vingtaine de compagnons dont Henri Zysly, Mauricius et sa compagne, Favier et Émile Renaud. La réunion avait pour but de reprendre les contacts et de décider de l’attitude à prendre face à la guerre.
Georges Gillet est mort le 22 décembre 1951 à Crévecoeur-le-Grand (Oise).