Dictionnaire international des militants anarchistes
Slogan du site

Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

Né à Rennes (Ille-et-Vilaine), le 11 juin 1907 — mort en mars 1996

GESLIN, Marcel, Léon

Instituteur — UA — UAC — SIA — CIRA — CGTU — SNI — EE — Le Mans (Sarthe) — Savigny (Essonne)
Article mis en ligne le 19 juillet 2007
dernière modification le 6 août 2024

par R.D.

Fils d’un architecte-industriel ruiné par l’armée américaine en 1917-1918, devenu employé de bureau, Marcel Geslin entra à l’École normale d’instituteurs du Mans (Sarthe) en 1922. Il exerça comme instituteur dans diverses communes du département, Tuffé, Beaumont-sur-Sarthe (cours complémentaire), Crannes-en-Champagne, La Ferté-Bernard, Oizé, Arnage. Adhérent au syndicat affilié à la Fédération de l’Enseignement CGTU, il fut secrétaire du syndicat départemental en 1932-1934. Quand il abandonnera son mandat en 1934 le syndicat départemental, qui à son adhésion comptait 18 adhérents, en réunissait environ 80. Plusieurs fois blâmé, deux fois déplacé, il fut le secrétaire-fondateur du Groupe des jeunes de l’enseignement dans le département.

Au début des années 1930 il fut le fondateur du groupe d’Etudes Sociales (GES) du Mans qui était adhérent à l’Union anarchiste. Le groupe en 1938 comprenait de nombreux instituteurs de la région membres de l’École Émancipaée dont Paul Mauget, Eugène et Yvonne Lullé, Roger Houard (ou Huart ?) et aussi les ouvriers Charles Surget, Gaston Rouxel, Lemeunier, Louis Coutin, etc. (cf. Cahier de trésorerie du GES pour 1938). Membre des Amis de l’École Émancipaée, Marcel Geslin était en 1938 l’archiviste de la section du Syndicat National des Instituteurs (SNI).

Au moment de la guerre d’Espagne, il avait fondé avec Albert Lullé et l’aide de Nicolas Faucier, qui à l’époque était marchand forrain et venait chaque vendredi au marché du Mans, le Comité Espagne Libre puis la section SIA du Mans. Le 20 janvier1937 ce comité avait organisé à la salle du Chatelet, un grand meeting de soutien avec comme orateur Maurice Wullens et pour lequel avait été prêté un drapeau de la Colonne Durruti. En 1937 Marcel Geslin avait participé à deux sabotages pour tenter de ralentir le ravitaillement en armement destiné aux franquistes ; d’une part le sabotage à Urdos de la ligne de chemin de fer Pau-Canfranc et d’autre part celui d’un pont routier après qu’un entrepreneur en travaux publics ait mis ses camions à la disposition des franquistes (cf. entretiens avec M. Geslin, juin 1994). Puis M. Geslin s’est rendu au moins à deux reprises en Espagne. Il écrivit à l’époque plusieurs articles sur le probleme espagnol dans les journaux L’œuvre (signés M.G.), Le Libertaire (non signés) et L’Humanité (signés « contre son gré »). Déçu par l’évolution de l’Union soviétique (« dictature de Staline, procès de Moscou », selon ses termes), ami de Maurice Wullens avec qui et Victor Serge, il déjeunait régulièrement à La grande Choppe (2 rue de la Harpe, Paris 5e), il se définissait comme « anticommuniste » et comme « anarcho-syndicaliste », de tendance libertaire.

Adhérent du groupe du Mans — Fédération de l’ouest de l’Union anarchiste communiste (carte n°14403), Marcel Geslin témoigna en faveur de Gérard Leretour au tribunal correctionnel du Mans lors de poursuites engagées contre celui-ci à l’été 1938.

Il fut suspendu à la Libération pour activités pacifistes. Acquitté, il fut rétabli dans ses fonctions enseignantes par le Tribunal administratif de Caen.
Muté dans la Seine, Geslin enseigna en banlieue à partir d’octobre 1947. Il fut, dans les années 1950, secrétaire de la sous-section du SNI de Thiais (Seine).Retraité, Geslin habitait dans les années 1980 Savigny-sur-Orgne (Essonne). M. Geslin avait prévu de léguer ses archives considérables au Centre International de Recherches sur l’Anarchisme (CIRA) de Marseille dont il était membre. Malheureusement, après son décès, survenu en mars 1996, la quasi-totalité de ces archives furent détruites et seuls, quelques documents ont pu être sauvés et déposés au CIRA.


Dans la même rubrique

GERVAS, Emilio

le 14 juillet 2024
par R.D.

GERVAISE, Paulin

le 29 mars 2024
par R.D.

GEMIGNANI, Manrico

le 13 septembre 2023
par R.D.

GERVASONI, Patrick

le 21 août 2023
par R.D.

GERVASIO

le 21 août 2023
par R.D.