Comme ses frères Étienne et Joseph, Vincent Gauthier était au début du 20e siècle membre du groupe anarchiste d’Arles. Au début des années 1910 le groupe, pour financer ses activités, avait décidé de piller les trains. Ludovic Pradier, qui était alors un tout jeune militant du groupe, a laissé le témoignage suivant : « La technique était simple : des compagnons se glissaient dans les trains de marchandises en gare de Tarascon et choisissaient leur butin ; lequel était ensuite jeté sur le talus à un endroit choisi à l’avance –dans une courbe où le train devait nécéssairement ralentir —. Les colis étaient récupérés par d’autres compagnons qui attendaient avec une charrette à l’endroit convenu. Les marchandises étaient ensuite revendues, la quasi-totalité de l’argent ainsi récupéré servait à la propagande, les compagnons ne gardant pour eux que l’équivalent de leurs journées de travail perdues. » Une enquête mit fin au bout de quelques mois à leurs exploits et le 5 mars 1912, le tribunal correctionnel de Tarascon infligeait plusieurs peines de prison : 3 ans à Marius Trévant et à Paul Pradelle, 2 ans à Guigue, 1 an à Vincent (ou/et Joseph ?) Gauthier et 8 mois à Louis Breysse.