Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

GAUCHON, Marius, Paul, Émile

Né à Marseille le 17 août 1857 — mort le 22 avril 1896 — Ouvrier cordonnier ; marchand de journaux — Marseille (Bouches-du-Rhône)
Article mis en ligne le 12 juillet 2007
dernière modification le 6 août 2024

par R.D., René Bianco

Marié et père d’un enfant, Marius Gauchon, dont la police signalait à plusieurs reprises comme fréquentant « assidûment les réunions anarchistes », était cordonnier de métier mais ne l’exerçait pas, tenant un kiosque à journaux situé Cours Belzunce, devant le théâtre de l’Alcazar, où il diffusait brochures et journaux révolutionnaires ; la diffusion de cette littérature se fit à Marseille pendant plusieurs années sous une forme sinon clandestine, du moins discrète ainsi qu’en témoigne un rapport de police daté du 4 octobre 1886 : « … Hier un peu avant la fin de la réunion… le nommé Torrens est sorti porteur d’un paquet assez volumineux. Il s’est dirigé vers le kiosque à journaux tenu par le nommé Gauchon… et là, il a lancé le paquet sous une table placée à l’extérieur, contre le kiosque. Ce paquet contenait des écrits révolutionnaires… Une demi heure après, le marchand de journaux a pris le paquet sous la table, l’a ouvert en déchirant l’enveloppe qu’il a jetée dans le ruisseau en plusieurs morceaux et dont un fragment ci-joint, porte l’adresse de Torrens… Il a ensuite placé les brochures dans des casiers posés à l’intérieur du kiosque et dissimulés par des journaux… ».

En 1888 le journal Drapeau Noir (Marseille, au moins 2 numéros du 12 novembre 1888 à janvier 1889) dont le gérant était A. Molier, avait inséré un petit pavé publicitaire signalant le kiosque tenu à Marseille par le compagnon Gauchon (cf. n°2). Il demeurait 3 rue des Fabres, puis 36 rue Sainte-Barbe. Il figurait en 1894 sur une liste de 14 propagandistes anarchistes (dont Torrens, Boisson, Meucci, Barnoin, Topasio et Tourn) établie par la Préfecture des Bouches-du-Rhône. Après son décès survenu le 22 avril 1896, sa femme avait poursuivi la diffusion de la littérature révolutionnaire.


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