Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

BEAURE, Armand

Né le 29 octobre 1866 à Saint-Léonard-de-Noblat (Haute-Vienne) — mort le 20 octobre 1919 — Ouvrier cordonnier — Limoges (Haute-Vienne)
Article mis en ligne le 3 juillet 2007
dernière modification le 6 août 2024

par R.D.

Le 1er janvier 1894, comme une vingtaine d’autres militants de Limoges dont Alexandre Tennevin, Armand Beaure (parfois orthographié Baure) avait été l’objet d’une perquisition dans laquelle la police avait saisi des notes de discours de Régis Meunier ainsi qu’une liste de compagnons de Casteljaloux (Lot-et-Garonne).

En 1895 Armand Beaure diffusait le journal d’Émile Pouget, La Sociale(Paris, 76 numéros du 12 mai 1895 au 18 octobre 1896) à la criée dans les rues de Limoges. Il était alors membre du groupe d’éducation Les libertaires. En 1896, il engagea sa montre au mont-de-piété à Limoges pour payer les frais de séjour de Broussouloux venu faire une conférence au cours d’une tournée de propagande. En 1897 il demeurait 72 chemin des Ruchoux et était le responsable de la bibliothèque du groupe La Jeunesse libertaire. A la même époque il collaborait au Cri de révolte (Paris, août 1898 à mars 1899).
Au printemps 1898, il fut condamné à 16 francs d’amende pour avoir rossé le mouchard Auguste Sarre, ancien secrétaire de la Fédération des syndicats ouvriers de Limoges.

Le 5 novembre 1900, alors qu’il circulait à bicyclette aux environs de Limoges et que des paysans criaient “Au voleur”, Beaure fut arrêté. Trouvé porteur d’un revolver, il fut emprisonné quelques jours. En fait il aurait été emprisonné trois mois avant d’être acquitté début 1901 par la Cour d’Assises de Limoges avec un autre compagnon Viarfeix (cf. Le Libertaire, 2 mars 1901).

En 1902 il était l’animateur du groupe libertaire de Limoges dont faisaient entre autres partie H. Desset, M. Pericaud, H. Douat, A. Debraud, L. Tuillière, Debragéas, L. Sègue, Aubrt, B. Gardel, L. Desset, H. Desbordes, Coulaud, L. Darthout et Pouyaud.

Beaure fut un des principaux fondateurs, fin 1905, du journal anarchiste L’Ordre (Limoges, 40 numéros du 29 octobre 1905 au 28 avril 1907) dont le titre avait été proposé par Henri Beylie (cf. Le Semeur, 2 juin 1926) et dont les gérants furent tour à tour Léon Darthou, André Boulesteix et Jean Peyroux. L’Ordre fut remplacé par Le Combat social (Limoges, 35 numéros du 1er décembre 1907 au 21 mars 1909 dont le gérant était Jean Peyroux. Puis parut à Limoges L’Insurgé (Limoges, au moins 63 numéros du 20 mars 1910 au 29 mai 1911) dont le gérant était Petitcoulaud et auquel Beaure collabora ainsi qu’à d’autres titres dont Le Combat (Tourcoing & Lille, 1905-1914), Germinal (Amiens, 391 numéros du 19 novembre 1904 au 27 juillet 1914), L’Homme libre (Paris, 20 numéros du 14 novembre 1903 au 26 mars 1904) dont le principal rédacteur était E. Girault et aux Temps nouveaux de Jean Grave.

Durant la Première Guerre mondiale, Beaure « demeura ferme dans ses convictions ». En 1919, il collaborait au Libertaire. Armand Beaure est mort à Limoges le 20 octobre 1919. « Bien que nous différions avec lui sur des questions de doctrine, écrivit le journal socialiste Le Populaire du Centre (21 octobre 1919) nous considérons Beaure comme un des militants de la grande famille ouvrière. »

Armand Beaure est l’auteur d’une brochure de propagande intitulé “Arguments anarchistes” (39 p.), publiée en 1906 et rééditée par Bidault dans la collection la Brochure mensuelle en janvier 1929.


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