Manuel Abad Bermudez qui avait déserté de l’armée dans les années 1920 s’était exilé d’abord en France puis en Italie. Retourné en Espagne à la proclamation de la République, il militait en 1936 à la CNT d’Angles où pendant la révolution il allait participer à la collectivisation de l’industrie du bois et de la décoration. A la fin de la guerre civile il se portait volontaire pour assurer l’évacuation des femmes et des enfants restés à Angles. Passé en France lors de la retirada il était interné au camp d’Argelès où dès le 15 février 1939 s’entassaient 75.000 réfugiés à même la plage : "… A Argelès et à Saint Cyprien, les baraquements sont toujours un mythe… c’est le régime du gourbi. Gourbis que chaque groupe se construit comme il peut, avec les moyens dont il dispose ; à Argelès le matériau de base est le jonc, la seule plante qui pousse en ces terrains marécageux ; on a fait des clayonnages de jonc qu’on a recouverts, qui d’une couverture, qui d’une vieille toile de tente, qui de mottes de sable, là où celui-ci était suffisament aggloméré ; les plus chanchards sont ceux qui ont pu s’approprier une ou deux tôles ondulées avec quelques piquets de bois” (cf. témoignage de Robert Louzon in SIA, n° 15, 25 février 1939). Puis Manuel Abad fut enrôlé dans la 226e Compagnie de Travailleurs Etrangers à Bram avant d’être affecté le 22 janvier 1941 au 412e Groupement de travailleurs étrangers. Pendant l’occupation allemande il participait à la réorganisation de la CNT et après la libération militait à la Fédération locale de Bram jusqu’à son décès dans cette ville en 1973.
ABAD BERMUDEZ, Manuel
Né à Almeria le 22 mars 1892 - mort en 1973 - Boulanger - MLE - CNT - Angles (Catalogne) - Bram (Aude)