Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

SOLIER, Fernand, Louis

Né le 3 mars 1875 à Cemery-la-Ville (Chémery ?). Dessinateur ; sculpteur. Paris
Article mis en ligne le 24 janvier 2025
dernière modification le 26 janvier 2025

par Dominique Petit, R.D.
Fernand Solier

Fernand Solier refusa de terminer ses études classiques ; ses parents l’envoyèrent alors au lycée Charlemagne, où il ne resta que quelques mois. Puis il entra comme élève à l’école des Arts décoratifs, et, comme il paraissait bien doué pour le dessin, M. Poyart, un architecte, l’embaucha. Depuis le procès de Ravachol, il défendait la cause des faibles et des malheureux avec violence.

Solier était dessinateur chez un architecte et habitait chez ses parents.
En procédant à l’examen des papiers saisi chez les anarchistes le 1er janvier 1894, M. Meyer, juge d’instruction, trouva un certain nombre de lettres contenant des excitations à la violence, et plusieurs projets d’articles adressés au Père Peinard et àla Révolte, par Fernand Solier. Il découvrit aussi une lettre chez Élie Reclus, dans laquelle Solier se déclarait anarchiste.

Dans ses professions de foi il avait juré de tuer le premier agent qui lui mettrait la main au collet.

Le 12 janvier 1894, le commissaire Bernard, commissaire, sur mandat délivré par le juge d’instruction Meyer, arrêta Fernand Solier, au moment où il regagnait son domicile, 69 avenue d’Orléans.

Comme Solier arrivait sur le seuil de la porte d’entrée, il se retourna vers le commissaire en lui disant : « Vous êtes des lâches ! En m’arrêtant ainsi, vous me mettez hors de défense. Si vous étiez venu m’arrêter chez moi, au lieu de me prendre dans la rue, vous ne m’eussiez pas pris avec tant de facilité ». Conduit au Dépôt, il déclara à l’un des agents qui l’accompagnaient : « Je voudrais bien vous voir tous crever comme des chiens ! ».

Au cours de la perquisition qui a été faite dans sa chambre, il avait été trouvé des journaux illustrés relatant diverses arrestations d’anarchistes, de nombreux numéros du Père Peinard et de La Révolte, ainsi que l’Almanach du Père Peinard de 1894 et de plusieurs formules d’explosifs, selon le Journal des débats. Lors de son arrestation son père déclara au commissaire : « Cela devait arriver tôt ou tard ! Ce malheureux est absolument fou. Faites bien attention, qu’il ne se rende pas coupable de quelque mauvais coup ! ».

L’affaire Vaillant l’avait mis ces derniers temps dans un état complet d’exaltation. Selon M. Fédée de la Préfecture de police, Solier était un solitaire « qui s’est emballé tout seul ». Mais pour le journal La Croix, Solier était un habitué des réunions anarchistes.

Il fut libéré le 25 janvier 1894. Son dossier à la Préfecture de police portait le n° 75.937.

Le 14 novembre 1896, il était incorporé au 152e régiment d’infanterie, il passa au 2e régiment de marine le 1er décembre 1898, puis au 2e régiment d’infanterie de marine de garnison le 16 août 1898. Il fut libéré le 20 septembre 1899.

Il fut rappelé lors de la guerre du 4 août 1914 au 31 janvier 1919.


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