Auguste Baudry qui habitait 166 avenue de Saxe, à Lyon, était un des membres actifs de la fédération révolutionnaire fondée par Toussaint Bordat et Joseph Bernard et qui regroupait la plupart des anarchistes de la région. Membre de la section de la Guillotière et diffuseur des brochures publiées par le journal Le Révolté, il participa à l’organisation d’une cérémonie commémorative de la Commune le 18 mars 1884 et aux activités de la commission de répartition des secours aux familles des détenus politiques.
En août 1883 cependant, à la suite de sa démission de la commission du journal Le Drapeau noir (Lyon, hébdomadaire, 17 numéros du 12 août au 2 décembre 1883) qui avait succédé à La Lutte, et dont les gérants étaient Vitré puis J. L. Paget, ses anciens compagnons auraient conçu à son endroit un vif ressentiment. Dans le dernier numéro du journal, dont les gérants étaient poursuivis, on pouvait lire : « Encore une fois, la loi triomphe du froit…une fois de plus, notre plume se trouvant brisée, nous sommes forcés de succomber dans la lutte que nous avions entreprise contre nos exploiteurs… Nous avons la liberté de la presse et… pour pouvoir faire paraître 30 malheureux numéros, nous avons eu deux titres de tués sous nous, 2 de nos amis en prison…2 autres sont ou seront forcés de mettre la frontière entre uex et leurs juges, pour éviter le même sort. Liberté de la presse, nous te saluons ! ». Un nouveau titre L’Emeute auquel il collabora et dont le gérant était Pierre Labille remplaçera ce journal, mais connaîtra le même sort.
Fin 1883, lors de réunions du groupe anarchiste et suite à divers attentats, il déclarait, selon la police, ne pas être « partisan qu’on s’amusât à faire partir des engins qui ne produiraient aucun effet et que si on faisait quelque chose, on devait le faire comme il faut ».
Baudry se serait ensuite éloigné définitivement des groupes libertaires ; toutefois en 1887, il figurait encore sur un état nominatif des principaux anarchistes de Lyon. Auguste Baudry est mort à Lyon le 7 juin 1893.