Dictionnaire international des militants anarchistes
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BASSON, Sébastien
Né dans la Loire le 24 août 1925 - mort le 30 juin 2007 - Ouvrier sidérurgiste - FA – CGT - Saint-Étienne (Loire)
Article mis en ligne le 17 juin 2007
dernière modification le 7 septembre 2023

par R.D.

Sébastien Basson était né le 24 août 1925 à la Béraudière, une ferme de la zone minière de la Haute-Loire, de Jean Basson (1902-1973) mineur et de Marie Garnier (1906-1976) couturière. Deux de ses oncles du coté maternel, les Garnier, étaient avant guerre militants libertaires et lecteurs du Libertaire.

A la libération, Sébastien Basson, qui était diplômé du lycée professionnel de mécanique et d’électricité, avait adhéré au Parti communiste et travaillait pour les journaux régionaux du parti, Le Cri du Peuple, puis Le Patriote fondé en 1944 par la résistance. En 1956, lors des évènements de Hongrie - une majorité des adhérents de la section CGT du Creusot Loire avait appelé à une grève de solidarité avec les ouvriers hongrois - il rompait avec le parti communiste, et, après un bref passage aux Bennes Marel dont il fut licencié à cause de son parcours politique, il rentrait à l’usine Creusot Loire du quartier du Marais à Saint-Étienne, où il allait s’occuper des fours et militait à la CGT dont il fut élu délégué du personnel et au comité d’entreprise.

Lors des évènements de mai 1968, il fit partie du groupe de militants syndicaux qui le 17 mai firent débrayer l’usine et décidèrent de l’élection d’un comité de grève et de l’occupation de l’usine jusqu’au 15 juin où, selon son témoignage “la reprise du travail n’a pu se faire que grâce à des magouilles, des manoeuvres, par exemple en diffusant des fausses nouvelles : telle entreprise a repris le boulot, alors que c’était faux. Les gens ne voulaient pas reprendre le travail. La grève, c’était la fête.” Mai 68 : interview de S. Basson à Radio Libertaire

Lors de l’après mai, il adhérait à Lutte Ouvrière, puis rompait avec l’organisation trotskiste sur un désaccord de son analyse de la révolution espagnole. Sénastien Basson commençait alors à fréquenter les milieux libertaires stéphannois. Il participait à la fin des années 1970 à la fondation du groupe Nestor Makhno et adhérait à la Fédération anarchiste (FA) quand cette organisation, lors d’un congrès, reconnut le principe de la lutte de classes. Il contribua notamment à la récupération et au sauvetage “de la salle 15bis de la Bourse du Travail de Saint-Étienne, lieu de réunion des anarchistes et des anarcho-syndicalistes de la région” dont il aimait à rappeler que “c’était la dernière salle rescapée des nombreuses pièces que la CGTSR avaient détenues à la Bourse avant de se les faire ravir par Force ouvrière” qui à Saint-Étienne avait été fondée par entre autres par d’anciens syndicalistes révolutionnaires ralliés pendant la guerre au syndicalisme toléré par Vichy.Outre Le groupe Makhno de la Fédération anarchiste, cette salle abrite actuellement la CNT stéphanoise reconstituée au milieu des années 1990.

Hostile tant au nationalisme qu’au cléricalisme, il se méfiait des “modes traversant le monde militant comme l’autogestion à la sauce Edmond Maire, le syndicalisme à la Lech Walesa ou les luttes de libération nationale” et privilégiait l’intervention en milieu ouvrier. Dans une lettre datée du 12 juin 1985, il écrivait : “Comme nous ne pouvons nous livrer à une agitation tois azimuts il nous faut choisir, ou plutôt saisir les occasions qui sont le plus favorables à notre intervention. L’autre écueil à notre développement, c’est que nous avons parfois affaire à des gens pour qui l’anarchisme est plus une attitude qu’une ferme conviction idéologique. Nous avons à accomplir un travail d’explication, de formation. Mais il est d’une grande importance qu’en dehors de l’activité du groupe lui-même, chaque militant s’investisse dans les organisations de masse, en premier lieu dans les syndicats, les organisations de quartier”.

Sébastien Basson prit sa retraite en 1981 et continua de militer dans les sections de retraités de la CGT. Passionné de lecture et d’écriture, il collabora régulièrement au Monde Libertaire par des articles essentiellement consacrés à la vie quotidienne des travailleurs (conditions de travail, défense de la Sécurité Sociale, histoire ouvrière) et participa aux émissions Rouge et noire, tribune libertaire diffusée sur les ondes de la radio associative Radio-Dio (89, 5 Mhz).

Sébastien Basson, à “la silhouette un peu trapue, voûtée par des années de labeur, avec la casquette vissée sous cheveux blancs comme neige et son pardessus gris”, est décédée à Saint-Étienne le 30 juin 2007.


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