Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

FOUBERT, Auguste « BICARBONATE »

Mort en 1901 — Ouvrier chapelier ; teinturier — France — Danbury (Connecticut)
Article mis en ligne le 2 août 2024
dernière modification le 7 janvier 2025

par Michel Cordillot, R.D.

Dans une lettre publiée par La Tribune libre (Charleroi) le 4 février 1897, Auguste Foubert raconta ce qu’avait été son enfance. Enfant trouvé, il fut mis en pension dans une famille adoptive. À l’âge de huit ans, il fut placé comme enfant de troupe dans un régiment d’artillerie de Saint-Ouen. Il déserta pour rejoindre sa famille adoptive. Battu par une bonne sœur (ce qui ne l’empêcha pas de désapprouver publiquement les attentats à la bombe des compagnons espagnols contre les processions religieuses), il fugua à l’âge de douze ans et gagna La Rochelle. Arrêté, il fut envoyé à la colonie pénitentiaire de Mettray par un jugement du tribunal de Tours. Souvent puni, il rêvait alors de gagner l’Amérique, ce qu’il finit par faire après avoir purgé sa condamnation.

Installé en Nouvelle-Angleterre, à Danbury (Connecticut), où il résidait 22 New Street, Auguste Foubert gagna sa vie comme ouvrier chapelier. Très proche du mouvement anarchiste et socialiste francophone, il donna aux journaux de Louis Goaziou de nombreuses contributions signées Bicarbonate. En mars 1899, dans une « Causerie amicale » il s’interrogea sur le sens du mot anarchiste, se définissant personnellement comme un socialiste libertaire à cause des connotations du mot anarchie qu’il réprouvait.

En 1888, Auguste Foubert avait publié un premier ouvrage intitulé Un socialiste chez Bismarck (en vente chez lui au prix de 60¢), dont Le Réveil des masses (New York, 1888-1890) parla favorablement ; un second ouvrage, intitulé Les Aventures philosophiques du Gascon Troufignac et du Canadien Laboucane parut en 1897. Le 23 novembre de la même année, La Tribune libre commença la publication d’un feuilleton littéraire écrit par Foubert et intitulé Prêtres et communards dans les catacombes.

En 1898, Auguste Foubert fut victime d’une attaque d’hémiplégie qui le laissa paralysé du côté gauche. Il mourut en 1901 au terme de longs mois de maladie et de souffrance. Son décès fut annoncé par L’Union des travailleurs le 4 juillet, ainsi que la publication d’une ultime brochure en anglais, intitulée À Visit from Beyond the Grave. Après son décès, sa veuve Azélie, qui continuait de tenir leur magasin de teinturerie (où elle employait son neveu Henri Fournier, voir ce nom), resta une lectrice fidèle de la presse socialiste.


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