Fils de Carlo Belloni et Maria Dovera, Ersilio Belloni était membre en 1922 des Arditti del Popolo et avait été poursuivi pour avoir blessé un fasciste avant d’être acquitté faute de preuves. Il fut également soupçonné d’avoir tué le fasciste Ugo Pepe, mais en 1923 il fut acquitté faute de preuves.
L’année suivante il était membre de la cellule communiste « Gadda » de l’établissement Caproni, dans le quartier milanais de Taliedo, où il travaillait comme mécanicien. Toutefois en 1926 il se déclarait anarchiste, spécifiquement anarcho-individualiste et tolstoïen.
Le 4 avril 1926, il avait été arrêté avec Gerardo Lanidi pour avoir distribué des manifestes de l’Union anarchiste italienne (UAI), des pamphlets imprimés à Milan par l’anarchiste Ciro Baraldi. Il fut de nouveau arrêté au domicile de l’anarchiste Enrico Sabbatini, à Vignola (Émilie-Romagne), pour propagande anarchiste, mais avait été relâché faute de preuves.
En 1927, il se réfugie à Bellinzona (Tissin suisse), où il reçut le soutien d’Antonio Gagliardi et de Giuseppe Peretti pour gagner Paris. Dans la capitale française, il renconta notamment Camillo Berneri, Gaetano Salvemini et Eugenio Girola. Après quelque temps au Luxembourg, il revint à Paris, où il contribua à la relance du journal Lotta Anarchica. Ami de l’anarchiste Gino Bibbi, il lui confia une bombe cachée dans un thermos.

Début 1931, avec l’aide de contrebandiers il repassait au Tessin avec des républicains italiens pour y organiser un attentat contre Mussolini. Le 6 février 1931, il fut arrêté à Rome avec un pistolet et de faux papiers au nom de Leone Daia. Jugé par le Tribunal spécial fasciste le 25 juin 1932, il fut condamné pour complot et tentative d’assassinat du Duce à 30 ans de prison et 10 ans de surveillance spéciale. La peine fut réduite à 19 ans après plusieurs amnisties. Les dures conditions de détention le conduisirent à proposer ses services à la police, et déposer une demande de grâce en mai 1938, qui fut rejetée. Hospitalisé pour raisons de santé sur l’île de Pianosa, il fut transféré en 1943 à la Maison Pénitentiaire de Saluzzo (Piémont, Italie). Sa libération devait avoir lieu le 6 février 1950, mais les partisans le libérèrent en janvier 1945.
Entre le 25 mars 1945 et le 8 juillet 1945, il combattit comme partisan, sous le nom d’Armando, dans la 181e Brigade de la 11e Division Garibaldi dans le Piémont.
Ersilio Belloni est décédé le 19 juillet 1978.