Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

AGNOLETTO, Adamo

Né le 7 juillet 1901 à Padoue — Typographe – Gênes – Paris – Marseille (Bouches-du-Rhône) – Algérie — Barcelone (Catalogne) — Rome
Article mis en ligne le 17 juillet 2024
dernière modification le 7 janvier 2025

par R.D.

Adamo Agnoletto était né à Padoue le 7 juillet 1901 de Margherita Agnoletto et d’un père inconnu, imprimeur. Avec sa mère, il avait déménagé, alors qu’il était encore bébé, à Rovigo. En 1919, le tribunal de cette ville le condamna à 12 jours de prison et à une amende pour « outrage avec violence contre les agents de la sécurité publique ».

En 1922, il s’installa à Gênes, où il trouve du travail comme imprimeur. A la suite d’une maladie, il fut contraint d’abandonner quelque temps sa profession et décida d’émigrer clandestinement en France en janvier 1923 « plus par esprit d’aventure que pour des raisons politiques », selon ce qu’Agnoletto lui-même déclara lors d’un interrogatoire donné en 1941 devant un fonctionnaire de la préfecture de police de Gênes. Nous savons par des documents de police qu’il fut signalé comme « subversif et anarchiste », bien que considéré comme « non dangereux », à partir de 1926. Immédiatement intercepté par la police française à Nice, Agnoetto diéclara avoir été incité à s’engager dans la Légion étrangère dont il fera défection moins d’un mois plus tard, atteignant Gibraltar puis l’Espagne par bateau, trouvant un emploi dans un journal à Valdepeñas. De retour à Gênes, il travailla en 1924 dans une imprimerie jusqu’en 1926, date à laquelle il fut le délégué de certaines entreprises. La misère de la vie quotidienne et le manque chronique d’argent pour lui et sa famille le poussèrent, comme beaucoup d’autres Italiens, à chercher du travail à l’étranger.

En 1934, profitant d’un pèlerinage à Lourdes, il abandonna le groupe de fidèles et se dirigea vers Bordeaux et de là vers Bruxelles en compagnie d’un Italien rencontré pendant le voyage. A la fin de l’été 1934 il quitta la capitale belge pour Paris avec l’idée de se présenter au Consulat Général d’Italie pour son rapatriement. Mais une fois de plus, il ne rejoignita pas sa famille à Gênes ; il resta quelque temps à Paris et se rendit finalement à Marseille.

Dans la ville française, il entra en contact avec les éléments de la soi-disant « subversion anarchiste » ; il se tourna vers les anarcho-syndicalistes d’une coopérative locale et demande une aide financière pour rejoindre Oran en Algérie. Installé à Alger, il rencontra Vindex Rabitti en 1934, avec qui il se rendit en Espagne fin juillet 1936 pour participer au mouvement révolutionnaire.

Enrôlé dans la section italienne de la colonne Ascaso de la CNT-FAI, il ne resta que quatre mois sur le front de Huesca. Arrêté, selon ce qu’il affirma dans la déposition faite à la police italienne, pour désertion de la Légion étrangère à Paris, où il était arrivé entre-temps, Agnoletto fut ramené à Oran et après deux mois de prison, envvoyé au 1er RGT français de Sidi bel Abbes.

En 1939 il refusa de partir sur le front allemand et fut muté à Marrakech pour s’occuper de la typographie militaire. En 1941, il fut rapatrié en France. Visité par la commission italienne d’armistice, il fut autorisé à retourner en Italie.

Le 16 septembre 1941, la Commission provinciale de Gênes le plaça en détention politique à Ventotene. En 1943, il fut libéré mais fut détenu comme interné jusqu’à son évacuation vers Portomaggiore en août de la même année.

Les dernières informations sur Agnoletto figurent dans une note de la préfecture de police de Rome d’octobre 1947 dans laquelle il est indiqué qu’il vit dans cette ville, « ayant en général une conduite régulière ».

La date et le lieu du décès sont inconnus.


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