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HOHN, Balthazar
Né le 17 février 1850 à Linz am Rhein (Prusse) – mort le 22 juillet 1937 - Photographe – AIT - Linz (Allemagne) – Bruxelles – Paris
Article mis en ligne le 6 mars 2024
dernière modification le 12 mars 2024

par R.D.

Balthazar Hohn était le fils de Mathias (employé des postes) et de Maria Casper. Dès son adolescence il avait quitté le domicile familial, avait vagabondé et avait été initié à la photographie par un photographe néerlandais qui l’avait amené à Rotterdam. Aux Pays Bas, Hohn s’était porté volontaire dans l’armée des Indes dont il avait déserté après avoir reçu sa prime d’engagement.

Entré en Belgique en octobre 1871, Balthazar Hohn, qui résidait depuis avril 1876 à Saint Gilles, était l’un des animateurs du groupe allemand Deutscher Lese Verein fondé en 1878, Le groupe était notamment en contact avec le journal Freiheit publié à Londres par J. Most et que le groupe diffusait lors des réunions et faisait passer clandestinement en Allemagne avec diverses brochures. Tous les trois mois Hohn envoyait l’argent collecté à Londres où il envoyait des rapports à Most. En avril 1879, lorsque Most n’avait pas été autorisé à se rendre à Bruxelles, le groupe avait organisé plusieurs meetings de protestation.

Hohn diffusait les informations sur le congrès anarchiste devant se tenir à Londres en juillet 1881 et dont il était un farouche partisan.
Selon un rapport de police Hohn possédait à son domicile de nombreuses armes (épées, révolvers, casse-tête…) à propos desquelles sa compagne, Jeanne Deboer (ou De Boer) disait « Voilà de quoi nous armer quand la révolution éclatera ». Il possédait également une bibliothèque de plusieurs centaines d’ouvrages et aurait été l’auteur d’un manuscrit attaquant violemment le gouvernement allemand et qu’il ne souhaitait pas publier de peur d’être expulsé.

Le 29 mars 1880 il avait pris la parole dans une réunion du groupe pour célébrer la Commune de Paris. Le 13 juin 1880 il aurait été, selon la police, l’un des délégués à la conférence socialiste allemande tenue secrètement à Liège où s’étaient réunis des délégués de plusieurs ville allemandes et belges.

Lors d’une réunion du groupe le 19 juillet 1880 Hohn avait célébré la Révolution française et « la prise de la Bastille, la décapitation de Louis XVI, de sa femme Marie Antoinette, deux monstres de leurs temps ». A cette époque, lors des attaques dirigées contre lui, Hasselmann et d’autres par la tendance sociale-démocrate, il avait répliqué par la lecture des principes révolutionnaires de Bakounine selon lesquels « le bon révolutionnaire doit faire abnégation de tout. Il ne s’appartient plus à lui-même ni à sa famille mais bien à la Révolution et si celle-ci exige qu’il s’arme d’un poignard ou d’un révolver, il doit agir et ne pas hésiter » (cf. réunion du Lese Verein, 20 septembre 1880).
Mandaté par le groupe allemand, Hohn s’était redu le 10 octobre 1880 à Verviers pour tenter de « réveiller le parti révolutionnaire » dont la section venait de se dissoudre.

Objet d’une menace d’expulsion, il avait été arrêté et écroué en octobre 1880 à la Maison d’arrêt de Bruxelles avant d’être remis en liberté avec un délai de huit jours pour quitter le Royaume. Lors d’une réunion du Comité des cercles réunis tenue le 15 octobre 1880, présidée par Chauvière, au local du de la Rue de la Colline, le compagnon allemand Funck (ou Junck ?) avait informé la trentaine de délégués de l’organisation par Pierre Brismée d’un concert au profit de Hohn et avait demandé que les Cercles réunis y participent. Les compagnons Crié et Stuyck avaient alors fait remarquer qu’au cours des deux derniers mois, les Cercles réunis avaient donné cinq concerts et que le public pourrait s’en fatiguer. L’assemblée avait décidé « de laisser faire Brismée et de n’intervenir que pour la vente des cartes aux personnes qui voudraient se rendre à ce concert ».

Le 7 novembre 1880 il fut l’objet avec le compagnon Karl Klein, d’un arrêté d’expulsion du Royaume. Lors d’un repas d’adieu organisé par le groupe allemand de Bruxelles le 25 novembre 1880, Hohn avait notament déclaré : « Je suis fier de n’avoir pas jusqu’ici courbé la tête devant la réaction. Je suis également fier d’avoir obtenu ici un résultat inespéré et plus important que celui obtenu par la société de Londres qui compte cependant 400 membres. Je ne vous dis pas adieu car nous nous retrouverons bientôt triomphants aux pieds des barricades ». Le lendemain 26 novembre, accompagné par Kirschner, Jacobs, Funck et d’autres militants chantant La Marseillaise, il était parti en train pour Paris où il devait se mettre en rapport avec Most. Après son expulsion le Deutsher Lese Verein avait décidé de secourir pendant quelque temps sa compagne Jeanne Louise Deboer, d’origine hollandaise, qui était, semble-t-il, gravement malade.

Fin juin ou début juillet 1881, lors d’une réunion du groupe socialiste révolutionnaire allemand de Paris, tenue 3 rue du Faubourg Saint Antoine, il avait été désigné comme délégué du groupe pour le congrès international devant se tenir à Londres du 14 au 20 juillet (voir Gustave Brocher). Il fut également porteur du mandat du Sozial revolutionäre Gruppe de Darmstadt.

Le 30 juillet 1881, depuis Paris, il avait écrit aux autorités belges pour demander de pouvoir revenir en Belgique en s’engageant « à ne plus s’occuper de politique ».

A Paris, après avoir exercé plusieurs petits travaux il redevint photographe et se rapprocha, semble-t-il des socialistes, embauché à la rédaction de L’Humanité de Jaurès.

Balthazar Hohn est décédé à Paris le 22 juillet 1937.


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