Militant anarchiste français émigré aux États-Unis, Raymond Bachmann (orthographié aussi Bachman) collaborait au journal La Tribune Libre publié en langue française à Charleroi, Pennsylvanie (n°1=25 juin 1896 à 14 août 1900, au moins 180 n°) par Louis Goaziou et sous titré Organe hebdomadaire des travailleurs de langue française. Il collaborait également à l’organe libertaire Germinal publié entre 1899 et 1902 à Paterson (New Jersey).
Dans une série d’articles publiés par L’Ami des ouvriers en 1895-96, Raymond Bachman détailla son itinéraire personnel vers l’anarchisme. Jeune, il avait été catholique et fervent patriote. Puis il voyagea et s’instruisit notamment dans le domaine de la philosophie et des sciences. Il devint progressivement libéral, puis athée, et enfin socialiste. Il étudia alors l’anarchisme, et au début des années 1890 il fut soudainement fasciné par ces hommes qui acceptaient de mourir pour la cause en laquelle ils croyaient. Dans un autre article, il décrivit les conditions de travail épouvantables qu’il avait dû subir en tant qu’employé à l’hôtel Waldorf de New York : en 6 mois d’enfer, il avait perdu 12 kg.
En 1904 il faisait partie de la quinzaine de collaborateurs français — dont l’administrateur Jean Raymond — du supplément en langue française de la Revue anarchiste italienne, La Protesta umana (février 1902 à 1er octobre 1904) publiée par Giuseppe Ciancabilla d’abord à Chicago (Illinois) puis à San Francisco (Californie) par le groupe francophone Germinal, adhérent au Congrès anarchiste d’Amsterdam. Le groupe avait manifesté l’intention de publier le supplément en langue française tous les quinze jours. La mort de Giancabilla à la fin de l’été 1904 entraîna la disparition du journal et de son supplément de la Protesta umana (5 n° entre mars et août 1904). Le dernier numéro de La Protesta umana paru le 1er octobre 1904 était un hommage à Giancabilla rédigé en Italien, Français et Espagnol.
A cette même époque il collaborait également aux Temps nouveaux de Jean Grave.
Fin 1904, le groupe Germinal publiait le premier numéro d’un nouveau journal francophone L’Effort (San Francisco) dont Bachmann était le responsable.