Dictionnaire international des militants anarchistes
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BARBET, Raymond, Léon
Né le 3 octobre 1867 à Paris 18 - mort en 194 ? - Ouvrier boulanger - CGT – CGTU - Amiens (Somme)
Article mis en ligne le 1er juin 2007
dernière modification le 1er janvier 2024

par R.D.

Militant anarchiste, Raymond Barbet, qui était inscrit au Carnet B de la Somme, avait été poursuivi le 25 janvier 1913,avec Auguste Bocquillon, Charles Cahon, Albert Andrieuxt et Oscar Cloquie pour "coups et blessures, outrages et détérioration de mobilier". suite à la perturbation le 23 d’une conférence du socialiste Auguste Parsy. Seul oscar Cloquié avait été écroué.

Il avait fait partie le 23 février 1913, à l’occasion de la Mi-Carême, du groupe d’une quinzaine de libertaires - dont Lemaire et Gaillet - qui s’étaient mêlés à al foule avec deux chars à bras portant des pancartes : sur l’une le dessin d’un prisonnier assis sur un tabouret et intitulé "Quand on a volé un pain !" et l’autre représentant un homme à redingote dansant devant un coffre fort plein d’écus et portant une valise sur laquelle était inscrit "Mexique" et intitulée "Quand on vole des millions !". Entre les deux chars, les compagnons chantaient et diffusaient la chanson Les deux vols. Lorsque les forces de police arrachèrent les banderoles et confisquèrent les deux voitures à bras, les compagnons avaient jeté de nombreux papillons portant l’inscription “Rousset est un nouveau Dreyfus", "A bas les lois scélérates", "Amnistie pour tous les détenus plitiques", "La liberté d’opinion est sacrée".

Il était en 1914 l’un des dirigeants syndicaux les plus actifs de la capitale picarde. Délégué du syndicat des boulangers d’Amiens, il fut élu membre de la commission administrative de l’Union départementale CGT de la Somme lors du congrès de juin 1914.

Après la guerre il fut membre du comité de rédaction de la nouvelle série de Germinal (Amiens, 723 numéros du 29 août 1919 au 1er juillet 1933) organe libertaire de la Somme, de l’Oise du Nord et du Pas-de-Calais, publié par Georges Bastien et Hoche Meurant.

Comme beaucoup d’anarchistes, Barbet plaça ses espoirs dans la Révolution russe : c’est ainsi qu’au cours d’un meeting tenu à la Bourse du Travail d’Amiens le 31 octobre 1919, il fit un vibrant éloge des soviets et organisa en janvier 1921 une série de meetings dans la Somme pour obtenir la libération des mutins de la Mer Noire. Cette même année, Barbet, toujours secrétaire du syndicat des boulangers d’Amiens, soutenant la position des Comités Syndicalistes Révolutionnaires (CSR) appuyés par la Fédération Communiste Libertaire (FCL) de la région nord, dénonça à plusieurs reprises le réformisme des dirigeants confédéraux. Il réitéra ces critiques lors du Xe congrès de la Fédération de l’Alimentation CGT tenu à Lille du 20 au 23 juillet 1921 où il représentait plusieurs syndicats amiénois. En 1922, Barbet entraîna son syndicat dans l’adhésion à la CGTU. Toujours très actif, il fut élu secrétaire de l’UD unitaire lors du congrès de 1924. Mais, cette date coïncida avec l’application des mesures de « bolchevisation » au sein de la CGTU et Barbet se trouva dès lors en opposition avec la Centrale ; aussi, au début de 1925, décida-t-il d’abandonner son mandat et il rallia les rangs confédérés. Dès la fin de cette même année, il fut élu secrétaire de la Bourse du Travail CGT d’Amiens et professa dès lors un anti-communisme farouche qui se traduisit notamment par son hostilité à la réunification syndicale de 1935. A cette époque il collaborait au Libertaire quotidien (Paris, 479 numéros du 18 décembre 1923 au 26 mars 1925).

Le 11 novembre 1922, il avait été arrêté avec 33 autres manifestants - dont G. Bastien, François Rose, Loius Radix - lorsque à la cérémonie officiel tenue sur le parvis de l’Hôtel de ville, les manifestants, disséminés dans la foule, avaient bruyamment crié "Amnistie ! Amnistie !". Après contrôle d’identité tous furent relâchés.

Les 2-3 décembre 1922, il fut avec Bastine, l’un des délégués de la Somme eu congrès de l’Union anarchiste tenu à Levallois.

Il s’agit sans doute du R. Barbet qui en 1923 participait à l’emprunt pour Le Libertaire quotidien.

Le 27 décembre 1924, assisté de Roussel et Amiot, il avait présidé la réunion publique "les anarchistes contre le fascisme et la réaction internationale" tenue par le groupe de l’Union anarchiste et dont l’orateur était Chazoff et à laquelle assistèrent environ 130 personnes.

Le 17 janvier 1926, il fut avec entre autres Georges Bastien et Rose, l’un des délégués au congrès tenu par la fédération anarchiste du Nord à Amiens dans une salle de la coopérative L’Union.

En septembre 1935, à l’issue du XVIe congrès de l’Alimentation tenu à Paris, il était encore délégué de la Fédération pour la 1re région. Bien qu’il ait finalement accepté de s’intégrer à la centrale réunifiée, il ralentit considérablement son action militante pour se consacrer à la puissante coopérative L’Union d’Amiens dont il était devenu l’un des principaux dirigeants après en avoir été l’employé.

En 1935, Barbet, qui demeurait 1 rue Dominique Grenier et était inscrit au Carnet B de la Somme, figirait sur la liste des anarchistes du département établie le 29 avril 1935.

Parallèlement à son activité syndicale, R. Barbet fut, avec l’aide d’autres militants anarchistes, le directeur du Théâtre du Peuple d’Amiens qui fut très actif jusqu’à la veille de la Seconde Guerre mondiale et dont un tiers des recettes était réservé à la solidarité (grèves, chômeurs, éducation). Dans une lettre d’octobre 1928 à Lucien Tronchet il écrivait : “Avant guerre, nous parcourions le département, organisant des représentation et des fêtes pour les syndicats et groupes divers… Nous ne sommes plus qu’une douzaine… mais nous faisons de la bonne besogne ouvrant la voie aux propagandistes qui viendront ensuite”.

Vraisemblablement motivé par son anticommunisme profond, Raymond Barbet soutint la Charte du Travail et le régime du Maréchal Pétain, s’attirant la haine de ses anciens amis. Mis en quarantaine à la Libération, il est mort dans la misère, quelques années après la fin de la guerre.


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