Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

BARON Jules, Clément

Né à Lyon le 16 janvier 1878 — Peintre plâtrier ; marchand ambulant — Lyon (Rhône)
Article mis en ligne le 17 novembre 2023
dernière modification le 8 août 2024

par R.D.

Fils naturel de Clémence Baron, Jules Clément Baron avait été signalé comme anarchiste en avril 1891. Il avait été arrêté début août 1894 à Bourg-Saint-Andréol et transféré à Lyon pour être mis à la disposition du parquet. Il était poursuivi avec Nicolas Chaveau (?) et Philibert Vic pour « association de malfaiteurs » suite à un attenta dans lequel ils auraient été impliqués. Selon la police le groupe se serait nommé Les Vengeurs de Ravachol (LDVR).

En 1896 il était toujours à Lyon sous surveillance et avait été arrêté avec Jean Mathieu (ou Léon Louis Cotte ?) pour « vagabondage et tentative de vol » en août. Tous deux avaie nt été condamnés le 17 août à 4 mois de prison et 5 ans d’interdiction de séjour. Baron avait été libéré le 29 novembre 1894 et avait disparu.

Le 2 février 1897 il avait été arrêté à Lyon — semble-t-il à la descente d’un train venant de Beauvais ? — pour « infraction à interdiction de séjour » et avait été condamné le 5 à 2 mois de prison. Il avait alors adressé une lettre à la Préfecture pour demander un sursis de quelques jours à l’expiration de sa peine, pour pouvoir se faire admettre dans un hospice (L’Antiquaille ?) pour y poursuivre son traitement contre une maladie vénérienne., sursis qui lui avait été accordé.

En 1898 il était de nouveau signalé à Lyon puis en juillet à Grenoble où il était sans travail et demeurait quartier de la Croix Rouge. En mars 1899 la police signalait qu’il avait quitté Grenoble à destination de Saint-Étienne puis en mai avait regagné Lyon où il s’était tenu à l’écart des réunions anarchistes et avait sollicité sa radiation des listes. Il avait déclaré s’être « à tort s’être laisser entraîner à professer des opinions anarchistes plutôt par vantardise que poar conviction réelle alléguant pour excuse sa jeunesse et son inexpérience ».
En mai 1900 Jules Baron avait été rayé de la liste des anarchistes. du Rhône. Toutefois le 13 mai 1906 il avait été arrêté, impliqué dans une affaire de fabrication et détention d’explosifs (affaire de la bombe de la rue Danton) et avait été remis sous surveillance. Arrêté dans le cadre de cette affaire il avait été condamné à 2 ans et 6 mois de prison avec le compagnon Pierre Lafont tandis qu’un autre compagnon, Chazeaud (Chaveau ??) avait été acquitté. En appel la peine avait été confirmée le 29 novembre pour Baron libérable le 9 septembre 1909. Il avait été incarcéré à la prison de Fontevrault. Il avait demeura 168 rue Pierre Corneille à Lyon où la police le qualifiait d’appartenir « à la catégorie des anarchistes sournois, méchants et violents [devant être] l’objet d’une attention continuelle ».

Dans u ne lettre de prison datée du 7 février 1909 et adressée à son cousin Legay à Lyon, Baron, outre les vaines tentatives qu’il avait faites pour obtenir une remise de peine, écrivait : « Jadis ce qui m’a porté vers les anarchistes, c’était leur franchise, leur bonté, leur tolérance et leur simplicité. Maintenant je ne vois plus que des mauvais camarades, des intolérants et des prétentieux. Nombre qui font du sentiment et que si l’on écorchait, en eux-mêmes, on trouverait écrit en gros caractères cette pensée égoïste : Pourvu que ne soit pas moi… ».
Baron avait été libéré le 10 septembre 1909 et avait déclaré se rendre chez sa mère rue Paul Bert à La Guillotière (Lyon).

A l’automne 1910 il était signalé lors de réunions d’un groupe d’anarchistes espagnols se déroulant en face du restaurant La Famille Nouvelle.

Le 30 novembre 1931 le préfet du Rhône signalait au ministre de l’Intérieur que Jules Baron, qui était alors photographe ambulant et demeurait rue Vauban à Lyon, avait sollicité un passeport pour pouvoir aller en Espagne chez un certain Edmond Simian, de nationalité française, commerçant en bijouterie fantaisie à Barcelone, qu’il aurait connu une dizaine d’années auparavant. La demande de passeport avait été refusée, le préfet ayant ajouté que, Bien que Baron n’ait pas attiré « L’attention des services de police, il doit être considéré comme un individu douteux, toujours anarchiste et qui peut, semble-t-il, redevenir dangereux ». Il précisait que Baron avait quitté Lyon depuis quelques jours à destination de l’Espagne.,


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