Dans les années 1890, Paul Barbier avait été licencié de la filature Varennes de Suippes où il travaillait pour avoir refusé de faire faire à sa fille la première communion, « Les patrons voyant d’un mauvais œil les dispositions anticléricales de leur ouvrier ». Toutefois la police pensait que ses positions étaient dues « à une faiblesse d’esprit…plutôt qu’à des opinions bien arrêtées ». Il s’était ensuite embauché à l’usine Buirette où en 1901 il ne participa pas à la grève. Toutefois il s’occupait du syndicat des ouvriers fileurs et participait à diverses réunions et en 1903 diffusait, notamment à des soldats de passage à Suippes, diverses brochures et à Suippes les journaux Le Libertaire, La Raison et La Voix du Peuple.
Il avait été condamné à deux reprises en 1873 et 1874 à 3 mois de prison (pour bris de clôture, vol et tapage) et 16 fr d’amende (pour coups), mais avait refusé toute réhabilitation« ne reconnaissant pas à la société le droit de punir ». Il figurait à l’État nominatif des anarchistes de la circonscription de Mourmelon.
Toutefois en avril 1904 le préfet écrivait qu’il n’avait pas jugé utile de l’inscrire au contrôle des anarchistes, Barbier ayant été signalé comme « un excellent ouvrier incapable de se livrer à des actes de violence ».