A l’automne 1903, lors l’enquête lancée dans les colonnes du Libertaire par Jean Marestan sur « la décadence de l’anarchie », Maurice Lucas, de tendance individualiste et partisan des milieux libres, avait notamment écrit : « L’anarchisme peut paraître en décadence à quiconque pleure sur les vains appels faits en vue d’entente. L’anarchisme aujourd’hui ne se prête plus à ce genre d’exercice : il s’y prêtait autrefois à cause de sa faiblesse et parce qu’il n’avait pas l’initiative qui fait sa force actuelle, force en constante progression. C’est un enfant qui se sent assez de jambes pour marcher seul à présent et pour aider les autres à marcher demain. Aussi, je considère comme fatal que : l’Anarchie sera l’apogée des sociétés actuelles, étant donné que ses théories sont en tous points conformes aux lois immuables de la Nature ».