Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

ALVAREZ NAVARRO, Jaume

Né à Barcelone le 25 mars 1921 — mort le 12 avril 2006 — Ouvrier du bâtiment — CNT — Barcelone (Catalogne) — Paris
Article mis en ligne le 2 juillet 2023
dernière modification le 7 janvier 2025

par R.D.
Jaime Alvarez Navarro

Né de parents originaires de Cuenca et orphelin très tôt, Jaume Alvarez Navarro avait été élevé par une tante à Barcelone. Dès l’âge de 17 ans il avait travaillé dans le bâtiment et avait adhéré à la CNT à laquelle il resta fidèle toute sa vie.

Pendant la guerre civile il avait combattu dans la 3e Brigade de carabiniers à Lerida, Segre et Seros. Puis il avait été grièvement blessé par un obus, hospitalisé à Manresa puis à Barcelone. Lors de la Retirada, il avait été évacué en février 1939 en ambulance, puis à pieds vers la France où il fut interné au camp d’Argelès puis à celui de Gurs. Craignant de devenir aveugle et redoutant d’être renvoyé en Espagne, il acceptait d’être opéré, sans anesthésie, de ses deux yeux par un interne qui parvint à enlever les éclats d’obus.
En septembre 1939 il fut enrôlé dans la Légion étrangère et affecté à la Ligne Maginot. Fait prisonnier lors de la percée allemande du printemps 1940, il fut interné dans deux Stalags puis déporté le 12 novembre 1941 au camp de concentration de Mauthausen (matricule 4534) où il fut affecté au kommando Steyr. Vers la fin 1944 ou début 1945 il contracta le typhus et fut admis à l’infirmerie du camp où il parvient à survivre jusqu’à la Libération de mai 1945.
Rapatrié à Paris le 29 juin 1945, il fut admis à l’hôtel Lutetia et envoyé se rétablir dans un château de la région parisienne pour s’y rétablir. Il s’installa ensuite à Paris.

En 1948, pour retrouver son ancienne amie Encarna il retournait à Barcelone où au commissariat de la via Laietana, où il avait dû se rendre pour régulariser sa situation, il avait été maltraité. Grace à l’intervention d’un avocat proche du régime et ami de la famille, il était parvenu à se sortir de cette difficile situation et à trouver un emploi dans une atelier de mécanique dont le propriétaire était un exilé. Puis il se mariait avec Encarna dont il aura deux enfants. Parallèlement il fut au début des années 1960 l’un des organisateurs en Espagne d’une amicale clandestine des anciens déportés de Mauthausen et d’autres camps.

En 2005, malgré sa santé fragile il fut nommé président de l’Amicale en remplacement de l’imposteur Enric Marco.
Jaume Alvarez Navaro est décédé à Barcelone le 12 avril 2006.


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