Deuxuème d’une fratrie de 4 enfants, Emilio Marco Perez était le fils du viticulteur rabassaire Juan Marco Serrano (1891-1948) et de Mercedes Perez Bes (1896-1975). Dès son enfance il travailla aux champs et garda les chèvres de son père.
Le 14 avril 1931 il avait participé avec son père à la manifestation tenue à Falset à l’occasion de la proclamation de la République. Après avoir assidument fréquenté des ouvriers de la CNT sur le chantier d’un tunnel de chemin de fer il avait adhéré à la CNT en février 1936. A cette même époque il était apprenti chez un barbier où se réunissaient les militants. Il était également illettré et c’étaient des compagnons qui lui faisaient la lecture de Solidaridad obrera, Tierra y Libertad et La Revista blanca.
Dès le coup d’État franquiste de juillet 1936 et en dépit de son jeune âge, il s’était enrôlé dans la Centurie Peñalver de la Colonne Ortiz (Sur Ebro) et avait participé à la prise de Caspe, La Puebla de Hijar et Letux où fut proclamé le communisme libertaire. C’est alors qu’il était milicien qu’il avait appris à lire. Après la militarisation, il fut soldat dans la 17e Brigade (bataillon Louise Michel) de le 25e Division et participa aux combats de Lecera et Calanda.
Passé en France lors de la Retirada, il fut interné aux camps de Bourg Madama, du Vernet et Septfonds jusqu’en octobre 1939 où il fut enrôlé pour aller travailler dans une ferme à Saint-Paterne Racan (Indre-et-Loire). En 1943 il s’intégrait à la Résistance (FFI) et participait en septembre 1944 à la Libération de Tours.
Il s’installait ensuite à Saint-Pierre-des-Corps où il continuait de militer et de cultiver la terre.
C’est en 2006, à l’occasion de la présentation à Tours du livre Les Fils de la nuit, qu’il était entré en contact avec les Gimenologues.
Emilio Marco Perez est décédé à Saint-Pierre-des-Corps le 30 janvier 2013.
Emilio Marco Perez a témoigné dans le film Emilio el eco de los pasos (2011) de Enric Miro et dans un documentaire de Maelle Maugendre sur le camp du Vernet (2011). Il avait également été l’objet d’un documentaire réalisé en 2006 par Franck Wolff.
Son frère Joseph (né en 1920) qu’il avait fait adhérer en février 1936 à la Fédération Ibérique des jeunesses libertaires (FIJL) où il ne fut pas selon son témoignage « un militant très actif », avait été mobilisé en 1939 et avait été blessé au front. A la fin de la guerre il s’était caché chez son ancien patron mais avait été arrêté et condamné à 7 ans dans un camp de travail au Sahara Marocain.