Le 5 mars 1887, Louis Lustemberger se mariait à Montreuil (Seine-Saint-Denis) à Adèle, Émilie Parant, cartonnière.
M. Fédée, commissaire de police, commandant la troisième brigade des recherches, faisait le 1er juillet 1894, deux arrestations d’anarchistes, au 28 de la rue Sedaine, une maison qui ressemblait à une vraie cité ouvrière. Au troisième étage, dans un logement d’un loyer annuel de 500 francs, sur la cour, habitait depuis un an un ciseleur sur métaux Louis Lustemberger. Celui-ci était venu rue Sedaine avec sa femme et ses cinq enfants, mais, en avril, la femme et les enfants quittèrent le domicile commun, emportant avec eux presque tous les meubles.Où se réfugièrent-ils ? On l’ignorait dans le quartier. Lustemberger avait ses raisons pour mettre en sûreté sa famille : il était anarchiste militant et, comme tel, avait besoin de son logement pour recevoir ses compagnons. Ceux-ci étaient au nombre de deux : Edmond Soste, employé par Lustemberger comme ouvrier ciseleur, et Billot, dit Bourgeois, mécanicien de son état, qui venait chaque soir retrouver les deux ciseleurs et passait la nuit avec eux. Se sentant surveillé sans doute, Lustemberger ne faisait que de rares apparitions rue Sedaine.
Le 1er juillet, Lustemberger y vint à dix heures et repartit aussitôt. A quatre heures du soir, M. Fédée se présentait à son domicile et mettait en état d’arrestation Soste et Billot qui s’y trouvaient. Le policier saisissait une volumineuse correspondance et quelques matières qu’on crut destinées à la fabrication d’explosifs. Soste et Billot avaient été écroués au Dépôt.
Le 17 juillet 1894, Louis Lustemberger, ayant appris qu’un mandat d’amener avait été décerné contre lui par M. Meyer, juge d’instruction, se constituait prisonnier au bureau de M. Fedée. Il demeurait 33, rue de Menilmontant et avait été, écroué au Dépôt.
Son dossier à la Préfecture de police portait le n°337.704. :
Iconogr. : Fichier Bertillon //