Fils d’un bibliothécaure de la Cour royale, Alofnso Molina avait reçu une bonne instruction primaire et avait appris le dessin jusqu’à l’âge de 14 ans à l’Académie Albertine de Turin où il fit également son apprentissage de bijoutier orfèvre.
En 1878, il fut reçu en qualité de mécanicien à l’atelier de précision de l’arsenal militaire de Turin ; quelque temps après il se rendit en France où il résida successivement à Lyon, Paris et Vignalles où il travailla comme bijoutier.
En mars 1883, il retourna à Turin et travailla dans différents ateliers de bijouterie de cette ville, il a également occupé une place de secrétaire chez un typographe de Turin.
Arrêté le 15 mai 1886, pour avoir excité les ouvriers maçons de cette ville à la grève et à la violence, il reçut le 17 du même mois « l’Ammonition » de la Préfecture de l’arrondissement de Bourg de Pô.
Arrêté de nouveau le 26 mai 1886, pour contravention à « l’Ammonition », il fut condamné le 3 août suivant à 3 mois de prison et à 6 ans de surveillance.
A l’expiration de sa peine, Molina se rendit à Alexandrie (Piémont), puis à Gènes, à Valenza (Alexandrie) et à Asti (?)où il travailla de son métier de bijoutier.
A Gènes, il fut arrêté pour contravention à sa feuille de route mais il fut acquitté de ce chef.
En Italie Alfonso Molina avait été condamné à plusieurs reprises Venant de Lyon il avait séjourné à partir de mars 1891 quelque temps à Genève où il fréquentait les compagnons typographes Emile Hotz, Alfred Mary et Jean Cazenoveainsi que Niquet et Moise Ardaine. Ayant rouvé un travail chez le bijoitier Lancia, il avait fait venir de Lyon sa compagne Josephine Berchiatti avec laquelle il loua une chambre au 61 rue du Cercle.La police signalait qu’avant son arrivée à Genève il avait séjourné à Asrti (Piémont), Marseile et Lyon. Il était ainsi décrit "Agé de 34 ans, taille grand, corpulence mince, cheveux châtains, barbe de même nuance, nez assez fort, visage maîgre." La police ajoutair : "Molina est très intelligent, il connaît à fond les théories socialistes et anarchistes qu’il ne cesse de propager dans les cercles et réunions des villes et des campagnes. C’est un bon orateur et il jouit d’une assez grande réputation parmi les révolutionnaires et les anarchistes.
Il a été membre de différents comités ouvriers, notamment de celui de la Ligue socialiste, et partout il a cherché à y faire pénétrer les théories anarchistes.
Molina est un fanatique dans toute l’acceptation du mot ; toujours prêt à la propagande et à l’action, il y a lieu de le considérer comme un individu des plus dangereux."
Il était ensuite signalé à Paris où Il demeurait depuis septembre 1891 dans un garni rue Ordener. Début décembre 1891, il avait proposé avec Constant Martin d’organiser des fêtes familiales suivies de causeries afin de développer la propagande.
Comme Colombo, Malagoni etGuzzina entre autres, il recevait d’Italie des brochures et des journaux à diffuser dans la communauté d’ouvriers italiens à Paris.
Expulsé de France par arrêté du 29 mars 1892, qui n’avait pu lui être notifié (il était en fuite) il s’était réfugié en Italie. En septembre 1892 il avait été arrêté à Turin.
En 1894 son nom figurait sur une liste d’anarchistes établie par la police des chemins de fer en vue de la « surveillance aux frontières ».